La réalisation de la pénétrante sur l'autoroute Est-Ouest est vitale pour la wilaya de Béjaïa. L'annonce faite en 2005 avait suscité en son temps un vaste élan d'espoir au sein des populations et parmi les responsables de la région. Mais cet enthousiasme s'estompe à présent. Plus de six ans plus tard, le projet est toujours au point de départ. Pour rappel, l'entreprise consiste à relier la ville de Béjaïa à la localité El Adjiba dans la wilaya de Bouira par une bretelle autoroutière de 100 km en empruntant la rive gauche de la Soummam pour éviter toutes les agglomérations de la vallée éponyme. D'un coût prévisionnel de 4 milliards de dinars, cet important ouvrage permettrait de décongestionner la circulation sur les RN 12 et 26 et offrirait de bonnes perspectives de développement pour l'activité portuaire et le secteur économique local. En raison de la saturation des infrastructures routières existantes, une certaine dynamique s'est conséquemment enclenchée pour faire aboutir ce chantier dans les brefs délais. Les membres de l'exécutif local, les élus, les opérateurs économiques et les acteurs de la société civile s'étaient donné le mot pour œuvrer de concert afin de lever toutes les contraintes susceptibles d'entraver la bonne marche de ce projet structurant. Mais les choses ne semblent pas aller aussi vite au ministère des Travaux publics et au sein de l'Agence nationale des autoroutes (ANA). Il a fallu attendre 2011 pour l'entame de l'avant-projet détaillé (APD) par un bureau d'études sud-coréen. En effet, les ingénieurs de Kyong Dong-Saman se sont rendus fin septembre dernier sur le site pour recueillir les premières données nécessaires à l'étude technique. Quatre échangeurs sont prévus sur l'axe Béjaïa-Akbou dont un sera érigé à El Kseur et un autre à Sidi Aïch où seront également réalisés deux tunnels. Le bureau sud-coréen a jusqu'à août 2012 pour finaliser son APD. Comme première étape, il propose deux variantes qui reprennent 70% du tracé proposé par la première étude sommaire (APS). En attendant le choix définitif du tracé, des recommandations ont été données pour éviter au maximum les habitations et les terres agricoles. Un budget de 8 milliards de dinars aurait été officiellement dégagé pour les indemnisations des futurs expropriés. Initialement prévue en 2010, la réception du projet se trouve ainsi repoussée à une date indéterminée. L'entame effective des travaux est aujourd'hui attendue pour fin 2012. Si la réalisation démarre comme prévu, début 2013, la réception du projet ne risque pas d'intervenir avant 2015, soit plus de 5 ans de retard par rapport aux prévisions initiales. En attendant, la RN 26 est quasiment saturée. Aux heures de pointe (7h -11h et 15h-18h), les usagers mettent pas moins de trois heures sur le trajet Akbou-El Kseur (50 kilomètres). Les opérateurs économiques, les citoyens, les transporteurs et le port de Béjaïa payent excessivement cher les lenteurs de la bureaucratie centrale.