Photo : S. Zoheir Par Amel Bouakba Ils figurent parmi les plus grands projets que l'Algérie ait lancé. Métro, tramway, autoroute Est-Ouest, des projets audacieux qui ont fait couler beaucoup d'encre et autant d'argent… et suscité énormément d'enthousiasme et d'attente. Premier métro du Maghreb et deuxième en Afrique après celui du Caire en Egypte, le métro d'Alger est l'un des méga projets ayant attiré le plus de regards de par son ampleur et les polémiques provoquées par l'arrêt des travaux qui a duré plus d'une trentaine d'années. Pour les Algérois qui rêvent depuis plus de trois longues décennies de la concrétisation de cet immense projet, la mise en marche du métro d'Alger a été une véritable aubaine et permet de désengorger le trafic dans la capitale, qui a atteint un seuil critique. Lancé dans les années 1980, les travaux de réalisation du métro d'Alger ont été suspendus à maintes fois. L'Etat décidera enfin de relancer ce projet à la faveur du Plan de soutien à la relance économique 2000-2005 et du Plan complémentaire de soutien à la croissance 2005-2009. Inaugurée le 1er novembre 2011, la première ligne du métro, dont le coût est estimé à 100 milliards de dinars, s'étend sur une dizaine de kilomètres et équipée des technologies les plus modernes au monde et assurant des conditions de confort et de sécurité optimales pour les usagers. Un métro qui n'a rien à envier aux métros des pays occidentaux. La première ligne du métro d'Alger reliant la Grande Poste à Hai El Badr sur 9,5 km dessert dix stations implantées dans les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'hamed et Alger-Centre. Elle peut transporter jusqu'à 25.000 personnes par heure de 5h à 23h, 7 jours sur 7. Les responsables du métro d'Alger comptent atteindre une moyenne de 55 à 60 millions de voyageurs par an. Le métro d'Alger fait partie du programme de modernisation des réseaux de transport en commun dans la région algéroise qui consiste à réaliser à l'horizon 2020, un réseau de 40 km en vue de desservir les quartiers à forte densité d'habitation allant de Dar El Beïda à Draria. Le métro d'Alger a déjà transporté plus d'un million de passagers. L'Algérie compte, par ailleurs, lancer d'autres projets de métro dans les villes d'Oran et de Annaba, ce qui ferait ainsi d'elle le seul pays d'Afrique à bénéficier de ce moyen de transport moderne, rapide et efficace dans plusieurs de ses agglomérations. L'année 2011 a été également marquée par la mise en service du tramway d'Alger. Après plus d'un demi-siècle d'absence, le tramway d'Alger est relancé enfin dans la capitale, au grand bonheur des Algérois. Le premier tronçon reliant Bordj El Kiffan au quartier les Bananiers à Mohammedia sur 7,2 km a été mis sur les rails en mai 2011. Pour les habitants de la banlieue est d'Alger, la mise en circulation de ce premier tronçon permettra l'allégement de la circulation dans la capitale, en proie à d'interminables embouteillages avec notamment des bouchons de plusieurs kilomètres aux heures de pointe entre Mohammedia et l'avenue de l'ALN. Composé de 13 stations, ce premier tronçon en double voie, compte 12 rames, pouvant transporter plus de 15 000 personnes par jour. Dans sa totalité, le tramway d'Alger assurera quotidiennement le transport de 185 000 voyageurs et desservira 38 stations au total sur une ligne de 23,2 km. Après Alger en 2011, les wilayas de Constantine et d'Oran devront, elles aussi, se doter de tramway l'année en cours. Cette année verra également le lancement des travaux de réalisation du tramway dans les villes de Annaba, Batna, Sétif, Sidi Bel- Abbès, Ouargla et Mostaganem afin de garantir à la population une meilleure accessibilité aux services de transport collectif. Autre projet pharaonique qui a fait parler de lui durant des années, l'autoroute Est-Ouest dont l'idée remonte à 4 décennies. Relancée en 2007, l'autoroute Est-Ouest devait être entièrement achevée en 2011, d'après les promesses et les engagements du ministre des Travaux publics. Ce qui n'a pas été le cas. Le taux d'avancement des travaux atteint plus de 96%, selon les affirmations des responsables du secteur. Confié aux groupements chinois Citic-Crcc et japonais Cojaal pour un coût de 11 milliards de dollars, le projet aux dimensions maghrébines et africaines est sur le point d'être parachevé. D'un linéaire de 1216 Km, l'autoroute Est-Ouest assure la liaison entre Annaba et Tlemcen avec la desserte des principaux pôles, en touchant directement 18 wilayas. Les autres pôles économiques, situés sur la côte et sur la zone des Hauts-Plateaux, seront desservis par des pénétrantes nord-sud reliées à l'autoroute Est-Ouest.Il est bon de rappeler que l'Autoroute Est-Ouest s'intègre dans le grand projet régional de l'autoroute TransMaghrébine, d'un linéaire de 7000 km. Toutefois il est constaté que les tronçons routiers ouverts à la circulation de Tlemcen à Constantine ne sont pas encore dotés de toutes les commodités nécessaires, entre autres, des aires de repos et des stations-services. Ainsi, sur les 42 stations-services prévues, une seule a été ouverte récemment dans la wilaya de Relizane.