Avant de tirer sa révérence, le groupe FLN de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) de Constantine a tenu à dépoussiérer le prix Abdelhamid Benbadis en donnant plus de consistance aux récompenses financières remises aux lauréats du concours annuel institué depuis 2004.Dans l'une des salles de la wilaya, pour l'anecdote, celle qui faisait naguère office de bureau à Maurice Papon (dixit l'un des vice-présidents de l'assemblée), A. Beghidja, l'un des membres de la commission d'organisation du concours, a tenu à souligner qu'il n'y avait absolument rien de particulier au fait que la presse ait été conviée pour l'information en question, insistant plutôt sur le fait que s'il y a exception «c'est juste parce que c'est une récompense qui viendra couronner la dernière année de l'assemblée en exercice. Et c'est un peu pour cela que nous avons tenu à lui conférer une certaine solennité».Ainsi, les dotations retenues pour les lauréats seront de l'ordre de 200 000, 150 000 et 100 000 dinars, respectivement pour les 1er, 2e et 3e prix. La révision des montants de ces dotations s'est voulue également exceptionnelle en ce sens que le concours de cette année est placé, compte tenu de l'événement historique, sous le signe du 50e anniversaire de l'indépendance et de l'omniprésence de l'ouléma Benbadis dans la résistance aux forces coloniales occupantes. Quant au contenu du concours, il laisse place à toutes les formes de création possibles. Que celles-ci soient musicale, théâtrale, arts plastiques, audiovisuelle, poésie, littérature, etc. Le souhait des organisateurs est que les contributions soient en langue nationale. Mais ils n'excluent pas pour autant celles qui seraient en langue française. Le règlement intérieur établi dans ce contexte devrait en fait parfaitement fournir les réponses à toutes les questions qui pourraient se poser ou être posées par les contributeurs. Le porte-parole de l'assemblée ayant manifestement traduit la volonté des élus de terminer leur mandat en léguant à ceux qui les remplaceraient des traditions et surtout une manifestation cyclique au fort symbole, en ce sens qu'elle évoque une cité millénaire qu'est la ville de Cirta mais également un homme dont elle ne peut se dissocier de l'image, en l'occurrence Cheikh Abdelhamid Benbadis. Par ailleurs, A. Beghidja expliquera qu'aux yeux de la commission d'organisation du concours : «Le prix Benbadis est aujourd'hui une institution et à ce titre nous pensons qu'il perdurera quelle que soit la couleur politique de la majorité de l'assemblée. Il ne pourra en aucun cas s'inscrire ou être récupéré dans des luttes de chapelles. Mieux encore, sa notoriété est, aujourd'hui, telle qu'elle a largement dépassé les frontières de la wilaya, et d'année en année, nous avons eu à constater l'engouement des participants. A titre d'exemple pour l'année écoulée, nous avons enregistré 750 contributions. Des personnes appartenant à des pays voisins comme la Tunisie et le Maroc ont même émis le souhait de participer. Cette proposition est sérieuse, et c'est pour cela que l'assemblée lui a accordé beaucoup d'importance en ce sens qu'une ébauche a déjà été entamée pour déterminer les voies et moyens d'y parvenir (participation internationale, ndlr) dans un cadre bien organisé.»Nous saurons que le concours est d'ores et déjà ouvert et que sa clôture pourrait intervenir la fin du mois de février prochain. Une date butoir qui pourra, dans le meilleur des cas, être prorogée d'une semaine. Quant à la cérémonie de remise des récompenses, elle interviendra à l'occasion de la commémoration de Youm el ilm le 16 avril prochain. D'ici là, des commissions spécialisées se pencheront sur les œuvres proposées, selon leur nature : des professionnels de l'audiovisuel pour les documents imagés et/ou sonores, des historiens pour tout ce qui se rapportera à l'histoire, des hommes de lettres et de droit, etc.