Le spectre du crash financier plane encore sur les Bourses arabes du Golfe. Ces dernières sont encore sous l'effet de la panique qui a marqué tout dernièrement les places boursières mondiales. Des économistes du Golfe imputent d'ailleurs la dégringolade enregistrée dans beaucoup de places boursières arabes à la panique suscitée par la crise mondiale engendrée, d'une part, par l'inquiétude des opérateurs sur le sort des investissements des monarchies pétrolières du Golfe à l'étranger, estimés à 2 500 milliards de dollars, et, d'autre part, à la chute brutale des cours du brut, principale source de revenus pour ces monarchies. Les signes de chute étaient palpables la semaine dernière. A titre d'exemple, l'indice Dubai Financial Market a perdu autour de 27% de sa valeur et celui du marché saoudien environ 23%. Une tendance à la baisse qui n'a pas duré puisque la plupart des Bourses des riches monarchies pétrolières du Golfe ont ouvert hier lundi en hausse, avec en tête les deux Bourses des Emirats arabes unis, en progression de 3,3% à Dubai et de 4,7% à Abu Dhabi. C'est aussi le cas pour l'indice de la petite Bourse omanaise qui enregistre une hausse de 1,25%. Par contre, la Bourse koweïtienne, la deuxième en importance dans le monde arabe par le montant de son capital, faisait exception à cette tendance haussière, puisqu'elle affichait une très légère baisse de 0,16%. En ce qui concerne le marché saoudien, le plus important dans le monde arabe pour la capitalisation, il a nettement rebondi hier car ayant ouvert sur une hausse de 5%, repassant au-dessus du seuil symbolique des 6 000 points, après avoir touché samedi dernier un plus bas de quatre ans. Cette hausse a été rendue possible après une série de mesures gouvernementales prises aux plans local et international pour surmonter la crise financière mondiale. Le «Tadawul All-Shares Index» (Tasi) qui conduit le secteur pétrochimique a bénéficié de ces mesures, entre autres, la décision de la Banque centrale de baisser son principal taux d'intérêt d'un demi-point à 5% et de ramener de 13 à 10% le taux de réserves obligatoires pour les banques commerciales saoudiennes. Par ailleurs, du côté des deux Bourses des Emirats, il semblerait qu'elles aient réagi positivement à la position du gouvernement de ce pays, prise dimanche dernier, de garantir les dépôts bancaires et les prêts entre banques et cela afin d'éviter que la crise mondiale affecte le système financier de ce richissime pays pétrolier. A noter que le ministère émirati des Finances a élargi depuis hier la garantie des dépôts bancaires aux établissements fiduciaires étrangers effectuant «d'importantes opérations [financières] dans le pays», et de préciser que cette mesure s'appliquerait pendant trois ans. Il est à souligner également que les gouvernements d'Arabie saoudite, des Emirats, du Koweït et de Bahreïn ont réduit les taux d'intérêt et se sont engagés à injecter des milliards de dollars pour protéger leur système financier de l'impact de la crise mondiale.