Emboîtant le pas à la place financière saoudienne, tombée samedi à son plus bas niveau depuis quatre ans, les Bourses des pays du Golfe et celle de l'Egypte ont ouvert la semaine en forte baisse alors que le monde de la finance se démène pour trouver les meilleurs moyens de sortir de la crise. Le Kuwait Stock Exchange, deuxième plus important marché arabe après la Bourse saoudienne, enregistrait hier une baisse de 2,5% en dépit d'une enveloppe de deux milliards de dollars pour soutenir le système bancaire. La Bourse de Dubai (Dubai Financial Market) a enregistré une baisse de 5,1%, plombée notamment par le plongeon du titre du géant de l'immobilier Emaar qui cédait 9,1%. Pour tenter de minimiser les pertes, les autorités de cette ville émiratie en plein essor ont décidé de limiter à 10%, au lieu de 15, les fluctuations possibles des valeurs boursières. L'Abu Dhabi Securities Exchange, second marché boursier des Emirats, baissait de 4,3%, plombé par les pertes de 5,3% et 6% enregistrées respectivement dans les secteurs de l'immobilier et de l'énergie. Au Qatar, le Doha Securities Market enregistrait une baisse de 6,6% à l'ouverture, alors qu'à Oman, le Muscat Securities Market chutait de 4,2%, la plus forte baisse de l'année. Une dégringolade qui poussera les Emirats arabes unis, un pays en plein essor économique, à annoncer qu'il garantira les dépôts dans ses banques. Le gouvernement des Emirats a donc décidé hier de garantir les dépôts dans les banques locales et prendra, selon l'annonce gouvernementale publiée par l'agence officielle Wam, les mesures nécessaires pour qu'aucune ne soit victime d'un manque de liquidités, ainsi que pour garantir les opérations de prêt entre toutes les banques opérant dans le pays. D'autres Bourses du Moyen-Orient, notamment celle du Caire, ont également accusé de fortes baisses hier, tandis que Riyad poursuivait sa chute. Le principal indice de la Bourse égyptienne a plongé à plus de 9%, avant de se redresser légèrement à -7,38%. Le Case-30 a perdu plus de 20% de sa valeur la semaine dernière. Le président égyptien Hosni Moubarak a convoqué, hier, une réunion pour examiner les moyens de faire face à la crise. Le Kuwait Stock Exchange, deuxième plus important marché arabe après la Bourse saoudienne, enregistrait en séance une baisse de 2,5% en dépit d'une enveloppe de deux milliards de dollars pour soutenir le système bancaire. Le fonds souverain du Koweït, l'Autorité d'investissement du Koweït (KIA), a également injecté plusieurs centaines de millions de dollars dans la Bourse. Au Qatar, le Doha Securities Market enregistrait une baisse de 6,6% à l'ouverture alors qu'à Oman, le Muscat Securities Market chutait de 4,2%, passant sous les 7 000 points, la plus forte baisse de l'année. Samedi, au premier jour ouvrable de sa semaine, la Bourse d'Arabie saoudite, la plus importante du monde arabe, avait chuté de près de 6%, clôturant sous les 6 000 points, son plus bas niveau en plus de quatre ans. Hier, à mi-séance, l'indice Tasi continuait de chuter, à hauteur de 2,5%, soit 5 656,68 points. Des économistes du Golfe ont imputé la dégringolade à la panique suscitée par la crise mondiale, les opérateurs s'inquiétant du sort des investissements des monarchies pétrolières du Golfe à l'étranger, estimés à 2 500 milliards de dollars. La chute des prix du pétrole n'est certainement pas étrangère à la chape de plomb qui pèse sur les Bourses du Golfe. Les cours du brut sont passés vendredi sous la barre des 80 dollars à New York et des 75 à Londres. Une chute qui engendrerait, si on se réfère au prix moyen du baril au mois de juillet, stabilisé autour de 147 dollars, à une perte quotidienne avoisinant le milliard de dollars pour chacune des six monarchies. G. H.