L'opposition syrienne a appelé à agir contre les «massacres» du pouvoir en place déterminé à venir à bout de la révolte, alors que les regards sont braqué vers le Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie a réitéré son opposition à un projet de résolution sur un transfert de pouvoirs proposé au Conseil de sécurité, son vice-ministre des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, affirmant qu'il pourrait «ouvrir la voie à une guerre civile».En tournée au Proche-Orient, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié la crise en Syrie de «menace pour la paix» et dit espérer que la réunion sur ce projet proposé par l'Occident et les Arabes, porterait «rapidement ses fruits». Les Occidentaux réclament sanctions et pressions, Moscou et Pékin la non-ingérence. Le plan de la Ligue arabe sur un transfert des pouvoirs du président Bachar al-Assad à son vice-président avant un dialogue avec l'opposition et la formation d'un cabinet d'union, a été rejeté par Damas. Les capitales occidentales sont pour l'adoption d'une résolution «dénonçant la répression qui a fait des milliers de morts en plus de dix mois et appelant à une transition démocratique». Depuis une semaine, au moins 400 personnes, des civils et des militaires, ont péri dans les violences dans des affrontements armés qui augmentent les craintes de voir le pays sombrer dans la guerre civile. Le régime Assad, qui assure disposer du soutien populaire, semble mettre à profit l'appui russe et les divisions persistantes à l'ONU. Damas est déterminé à «se défendre contre le terrorisme et à faire échouer la politique des Etats-Unis et des Occidentaux semant le chaos». Le plus important groupe de l'opposition, le Conseil national syrien (CNS), a appelé à «protéger les civils par tous les moyens disponibles». Son chef, Burhan Ghalioune, se trouve à New York où il assure qu'aucune négociation n'aurait lieu avant le départ de Assad, après une proposition russe de négociations informelles régime-opposition. Selon le texte du projet de résolution des Nations unies sur la Syrie, le président Bachar al-Assad est prié de transférer «toute son autorité à son vice-président», en vue d'opérer une transition démocratique. Le texte souligne également que «rien dans cette résolution n'impose aux Etats de recourir à la force ou à la menace de l'usage de la force», une tentative d'apaiser les oppositions russe et chinoise. La résolution soutient le plan de la Ligue arabe en vue de coopérer entièrement avec le «gouvernement d'union nationale» pendant la période de transition. Elle prévoit à terme «des élections libres et transparentes» sous supervision «arabe et internationale». Le texte demande au gouvernement syrien de «mettre fin immédiatement à toutes les violations des droits de l'Homme et attaques contre ceux qui exercent leur droit à la liberté d'expression». Moscou a réaffirmé son opposition, excluant toute négociation sur ce texte «inacceptable» qui conduirait inéluctablement la Syrie à «une guerre civile». R. I.