Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a affirmé, hier à Constantine, que le barrage de Beni Haroun, dans la wilaya de Mila, «suffit pour alimenter pendant 10 ans les six wilayas de l'est du pays qui y sont raccordées, même en cas de sécheresse». Ce barrage, le plus important d'Algérie, emmagasine actuellement un volume de 910 millions de m3, soit un taux de remplissage de 90%, a rappelé le ministre qui a également fait part de la décision d'y raccorder le barrage de Hammam Grouz, près de Oued Athmania (Mila). Ce raccordement constituera une «roue de secours» pour la wilaya de Constantine et son chef-lieu qui seront définitivement débarrassés des problèmes d'eau potable, a ajouté M. Sellal au cours de sa visite d'inspection dans cette wilaya. Cette action permettra également d'optimiser les capacités de stockage dans cette wilaya où un important réservoir de 100 000 m3 est en projet à Djebel Ouahch et trois autres de 50 000 m3 en chantier à Ali Mendjeli, El Guemmas et Beni H'midène, a encore indiqué le ministre, soulignant que ces ouvrages tripleront, à l'horizon 2014, les capacités de stockage actuellement de l'ordre de 80 000 m3 dans cette wilaya. Le ministre des Ressources en eau a également annoncé que l'étude technique du futur barrage dont la réalisation est prévue à Oued Hamimime (El Khroub), initialement élaborée pour une capacité de retenue de 5 millions de m3, sera réaménagée de sorte à permettre à ce futur ouvrage de stocker 7 millions de m3.Le ministre a, par ailleurs, indiqué que l'Algérie participera en mars prochain à Marseille (France) au Forum international de l'eau «en tant que pays référence» en matière de stratégie d'approche pour la diversification et la gestion des ressources en eau. L'expérience de l'Algérie en matière de gestion et de diversification des ressources hydriques sera examinée comme «modèle de référence» lors de ce rendez-vous mondial qui sera un pôle de concertation et de prise de décision, a souligné le ministre. «Le choix de l'Algérie de faire participer le secteur public au processus de développement des ressources en eau confié à des firmes étrangères est devenu une référence qui a inspiré plusieurs pays», a souligné M. Sellal au cours d'une conférence de presse en marge de sa visite dans la wilaya de Constantine. Il a ajouté que le modèle algérien dans le domaine des ressources en eau sera également présenté lors d'une réunion de haut niveau qui se tiendra prochainement à Istanbul (Turquie). Le recours au savoir-faire étranger était «indispensable pour renforcer davantage les capacités locales de maîtrise de ce secteur en constante évolution, l'Algérie, techniquement, ne disposant pas encore de suffisamment de compétences pour le développement de ce secteur», a-t-il dit. M. Sellal indiquera qu'il existe des «techniques-clés» non encore suffisamment maîtrisées, mais que «nous sommes en phase d'acquérir grâce aux contrats de gestion paraphés avec des entreprises étrangères», affirmant que le transfert de technologie devra avoir lieu «sur le terrain et seulement sur le terrain». Outre les performances réalisées dans le domaine de la gestion des ressources en eau, à la faveur de ces partenariats doublement utiles, l'Algérie est aujourd'hui passée à une vitesse supérieure, notamment en matière d'exploitation des eaux «non conventionnelles», a-t-il souligné, considérant qu'il s'agit-là d'un «exploit». Toutefois, le ministre a reconnu que des «échecs» ont été constatés sur le terrain, citant l'exemple des Allemands (la société Gelssen-Wasser) qui ont «brillé par une défaite monumentale dans la gestion des ressources en eaux dans la wilaya d'Annaba». M. Sellal a indiqué à ce propos que la gestion des eaux dans cette wilaya vient d'être confiée à un opérateur algérien «en attendant d'y voir plus clair». APS
