Photo : Riad De notre envoyée spéciale à Annaba Wafia Sifouane
Après une semaine de compétition, le 1er festival national de la production théâtrale féminine de Annaba, qui a dédié son édition inaugurale à l'artiste Keltoum, a pris fin mardi soir dernier. La cérémonie de clôture a eu lieu dans l'enceinte du Théâtre Régional d'Annaba (TRA) Azzedine Medjoubi. Parfum d'encens et musique spirituelle ont été maîtres de cette cérémonie de clôture avec le passage de la troupe de l'association El Ichrak des Aïssaoua de Annaba. Vêtue de tenues traditionnelles en rouge et blanc, la troupe a créé l'événement en suscitant la curiosité des gens qui se bousculaient presque dans le hall du théâtre. Une fois installé, le public a pu découvrir deux surprises concoctées par les organisateurs du festival dont la première est la projection du court métrage Un jour d'une vie. Réalisé par le staff du festival, le court métrage retrace l'aventure de deux grandes dames du théâtre, Aïda Kechoud et Saliha Ben Brahem, qui ont profité de leur passage à La coquette pour consacrer une journée aux enfants.Accompagnées par une caméra, les bras chargés de cadeaux et le cœur de bonnes intentions, les deux artistes ont rendu visite, d'abord, à une école primaire puis à l'hôpital, où elles sont parties à la rencontre des enfants atteints de cancer. Gâté, le public a, par la suite, eu droit à un spectacle monté durant le festival rendant hommage à la doyenne des comédiennes, Keltoum. Mis en scène par Hakim Boudissa, le mini spectacle a été interprété par Fatouma Bouamari, Linda Sellam, la danseuse Khadidja Habess ainsi qu'un groupe de jeunes comédiennes. Après le théâtre, place à la danse avec une troupe composée de petites filles qui ont régalé la salle avec une danse malouf propre à la ville d'Annaba. Les juniors céderont les planches, par la suite, à de jeunes danseuses classiques. Agréablement surpris par le programme de cette soirée finale, les présents n'ont pas manqué de souligner sa réussite, contrairement à l'ouverture du festival. Après le show, le jury présidé par la poétesse Zeyneb Laouedj a finalement dévoilé son palmarès précédé d'abord par une longue liste de ses recommandations pour le festival. Parmi les recommandations, on citera l'encouragement de la pièce lauréate du 1er prix et son inscription en compétition au festival du théâtre professionnel d'Alger ainsi que la consécration de Keltoum, par l'attribution de son nom au prix du festival ; cette dernière a, d'ailleurs, été vite adoptée. Le jury n'a pas omis d'exprimer son mécontentement vis-à-vis du manque de participation des théâtres publics à ce festival, tout en déplorant que le niveau de la plupart de pièces ait été au dessous de la moyenne, ce qui amené les jurys à refuser l'attribution de plusieurs prix dont celui du meilleur spectacle, de la meilleure chorégraphie, du meilleur texte ou adaptation ainsi que le prix de la meilleure composition musicale. Cependant, le jury a affirmé avoir apprécié la diversité des genres (mélodrame, comédie, tragédie…) et la créativité de certaines artistes. Concernant le palmarès, le prix de la meilleure interprétation masculine a été attribué au comédien Abderrahamane Djemoui pour la pièce Halte ! Frontières de la coopérative Founoune de Annaba. Quant au prix Keltoum de la meilleure interprétation féminine, il a été divisé en trois avec, à la 3ème place, Samia Saadi dans la pièce Ahlem Zamen de Skikda, à la seconde place, Souad Sebki pour la pièce Souk Er'djel et, à la 1ère place, Rym Takouchet pour la pièce le Noir dans l'espoir. En guise d'encouragement, le prix du meilleur espoir féminin est allé à la comédienne Nadia Kadri dans la pièce Souk Er'djel. Quant au prix de la meilleure mise en scène, il a été attribué tout naturellement à l'artiste Fadhéla Assous qui a fait son come-back avec le spectacle Doumoû el qamar de la troupe de l'université de Sidi Bel Abbes. Ayant surpris le public avec une adaptation de la pièce Un cadavre sur le trottoir du syrien Saad Ellah Ounass, la troupe de la résidence universitaire Hamla 4 de Batna a séduit le jury avec le spectacle Malameh qui lui a valu deux distinctions, le prix spécial du jury et celui de la meilleure scénographie, signé par la jeune Assia Boulehrak. Véritable acquis pour le 4ème art, cette manifestation qui encourage la gent féminine à s'imposer sur les planches et à investir d'autres métiers du théâtre se voit déjà prédire un bel avenir par les professionnels.