Les inondations meurtrières ayant touché 9 wilayas du pays ont incité le gouvernement à prendre des mesures pour mieux appréhender ce phénomène dont les retombées humaines et matérielles peuvent s'avérer surprenantes et désarmantes. Deux groupes de travail interministériels ont été mis en place pour se pencher sur la question, l'un pour étudier le système juridique lié aux risques majeurs et l'autre pour se charger de l'élaboration des plans de prise des conséquences de ce phénomène naturel. Celui-ci a déjà commencé son travail hier, informera le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderrachid Boukerzaza, lors de son point de presse hebdomadaire suivant chaque conseil de gouvernement. Celui d'hier a encore focalisé sur la question des récentes inondations et a été consacré en bonne partie au suivi de la prise en charge des sinistrés et de la réparation des dégâts matériels occasionnés par les précipitations diluviennes «exceptionnelles et record», pour reprendre les propres termes du conférencier. Le dernier bilan de cette catastrophe, informe le conférencier, fait état de 43 morts, 4 disparus et 86 blessés à Ghardaïa alors que dans les 8 autres wilayas sinistrées 22 décès ont été recensés : 5 à Aïn Defla, dont 2 Chinois, 4 à Tébessa, 4 à Ouargla, 3 à Djelfa, 3 à Tiaret, 1 à Adrar et un autre à Médéa. En dépit de l'importance des dégâts matériels enregistrés dans la wilaya de Béchar, ces derniers n'ont heureusement pas causé mort d'homme. Il s'agit donc, à travers ces deux commissions interministérielles, de tirer les enseignements des risques encourus et des mesures préventives lorsqu'il s'agit de construire dans les zones à risque, expliquera l'intervenant. Le point de la situation examiné lors du conseil de gouvernement a fait ressortir une bonne prise en charge et ce, conformément aux orientations du président de la République. Tous les élèves ont pu reprendre le chemin de l'école, tous les sinistrés ont été provisoirement relogés, l'eau, l'électricité, le gaz et les routes ont été rétablis, a également informé Boukerzaza. Les dégâts ayant touché le bâti ont fait l'objet d'une expertise achevée à 98%, alors que plus de 2 000 habitations ont été détruites en plus de 2 600 autres fortement endommagées. 11 000 logements classés «orange 3» et «vert 2» nécessitent des réparations limitées. Et d'annoncer que l'aide au loyer, à hauteur de 12 000 DA par mois, versée par l'Etat aux sinistrés qui se relogeront eux-mêmes, sera généralisée aux sinistrés des autres 8 wilayas touchées. Il rappellera, par ailleurs, le programme de réalisation de 2 500 chalets lancés, venant s'ajouter aux 700 logements qui seront réceptionnés dans les prochaines semaines. «L'objectif de reloger les sinistrés avant la fin de l'année est maintenu !» assure le conférencier avant d'ajouter que le gouvernement suit «heure par heure» l'évolution de ce dossier à travers les deux cellules de crise mises en place à la suite de la catastrophe. Au sujet du relogement définitif des sinistrés, le gouvernement s'attelle à la réparation des logements fortement endommagés (soit 1 600 actuellement) et à la réalisation de 2 000 logements sociaux et 3 000 logements ruraux. A ce propos, M. Boukerzaza se veut également rassurant s'agissant du respect du cachet initial de la vallée du Mzab, classée patrimoine mondial par l'Unesco. Outre le dossier des inondations, le conseil de gouvernement a, par ailleurs, examiné et adopté d'autres projets de loi inhérents aux secteurs de l'agriculture, de la culture, de l'énergie et des mines ainsi que des ressources hydriques. M. C.