Le processus d'assainissement des entreprises publiques se poursuit pour bénéficier, cette fois-ci, au secteur de la réparation navale. En effet, une série de mesures a été prise, dernièrement, par le Conseil des participations de l'Etat (CPE), dans l'optique d'assainir financièrement et d'accompagner le plan de développement de l'Entreprise nationale de réparation navale (Erenav). Ces mesures prises par le CPE, en juin dernier, comprennent, précise l'APS, des décisions pour redresser financièrement la seule entreprise publique activant dans la réparation navale et d'autres pour financer le plan de développement de l'Erenav. Le CPE a décidé, à cet effet, le rachat par le Trésor public de 1,98 milliard de DA représentant le découvert bancaire de cette entreprise ainsi que l'annulation par le ministère des Finances de ses dettes fiscales, d'un montant de 310 millions DA, précise la même source. Le Conseil a aussi décidé d'accorder un crédit bancaire de 400 millions de DA destiné au règlement des dettes parafiscales de l'entreprise. Ce financement sera octroyé sur une durée de 10 ans, avec un différé de paiement de cinq ans et un taux d'intérêt de 3,5% dont la bonification durant la période de différé de paiement sera prise en charge par le Trésor public. Sur le plan du financement du développement de l'Erenav, l'Etat a décidé l'octroi d'un crédit à long terme de 17,6 milliards de DA pour financer l'investissement et un deuxième crédit bancaire de 4,35 milliards DA pour la création de nouveaux ateliers et l'achat des équipements de production et de manutention. L'Etat a aussi accepté d'attribuer des financements bancaires de près d'un milliard de DA pour la formation et de 300 millions de DA pour la mise à niveau de l'entreprise en matière de sécurité industrielle. En termes de perspectives, l'Erenav compte se lancer dans la construction de navires à la faveur d'un plan de développement (2012-2017) doté d'une enveloppe de près de 24 milliards de DA. Le plan de développement de la seule entreprise publique de réparation navale en Algérie porte notamment sur le lancement de la construction de navires sur trois sites à Alger, Djen Djen (Jijel) et Arzew (Oran). Dans un entretien accordé à l'APS, le directeur général adjoint de l'Erenav, Ali Sali, a précisé que cette entreprise n'est pas spécialisée dans ce domaine et ses seules réalisations se limitent à la construction de deux plateformes flottantes dites «pontons plats», servant d'écarteurs pour l'accostage de navires de gros tonnage. Néanmoins, elle pourrait, assure M. Sali, réaliser, dans une première étape, avec l'apport technique d'un partenaire étranger de nombreux types de navires de qualité dans des délais raisonnables. Selon le même responsable, l'objectif de l'Erenav à moyen terme est de construire des pilotines (petits bateaux qui conduisent le pilote à bord d'un navire) de 12 à 15 mètres, des canots d'amarrage de 8 à 12 m, des remorqueurs de 16 à 19 m et des barges de 25 à 30 m pour les besoins des ports algériens. L'entreprise pourrait réaliser notamment des pontons de 25 à 40 m et des dragues de 15 à 30 m pour les compagnies de travaux maritimes et de dragage, et construire des vedettes rapides de 15 à 20 mètres (petits bateaux à moteur) pour la Marine nationale, les Gardes-côtes, et les Douanes. Le plan de modernisation de l'Erenav prévoit aussi la création de nouveaux chantiers de réparation navale notamment à Annaba, Arzew et Djen Djen, et la modernisation de cette activité sur les trois sites existants d'Alger, de Béjaïa et d'Oran, a-t-il encore ajouté. Ce programme de six ans prévoit, entre autres mesures, le lancement de la réparation navale pour les navires de pêche dans les ports de Ghazaouet (Tlemcen), Mostaganem, Bouzedjar (Aïn Témouchent), Oran, Sidi Lakhdar (Mostaganem), Bouharoun (Tipasa), Azeffoun (Tizi Ouzou), Zemmouri (Boumerdès), Jijel, Boudis (Jijel), Collo et Stora (Skikda), Annaba et El Kala (El Tarf). Pour réussir son plan de développement, l'entreprise compte se focaliser sur la formation, la mise à niveau et le recyclage du personnel existant, actuellement au nombre de 920, ainsi que sur le personnel à recruter pour les nouvelles unités. Le développement des activités de réparation et de construction navale permettra la création de plus de 1 700 emplois directs et près de 7 000 emplois indirects notamment dans les activités de sous-traitance, la maintenance, manutention et transport. A la faveur de ce plan de relance, l'entreprise ambitionne de porter sa part de marché dans la réparation navale de 12% à 28% et atteindre une part de marché de 10% dans la construction navale, précise M. Sali, selon lequel le chiffre d'affaires de l'Erenav passerait de 2 milliards DA actuellement à 8 milliards DA d'ici 2017. B. A.