Photo : S. Zoheïr Par Badiâa Amarni En marge de «la rencontre bilan de l'année 2011» abritée par l'hôtel Safir Mazafran, le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Smail Mimoun, s'est dit satisfait des résultats obtenus durant l'exercice précédent, mais qu'il reste encore beaucoup de choses à faire notamment du côté organisationnel. «Nous cherchons des entreprises touristiques de qualité et porteuses de croissance», a tenu à préciser M. Mimoun avant d'ajouter : «Nous avons besoin de professionnels pour la gestion, car l'hôtellerie n'est pas un fonds de commerce, mais un métier à part entière.» D'ailleurs, fera-t-il savoir, après l'adoption de la carte de formation, un grand travail attend le secteur concernant notamment l'amendement des contenus de formation, avec le concours de l'expertise étrangère. Le premier responsable du secteur n'a pas manqué à ce propos d'annoncer la réalisation par la Société d'investissement hôtelier (SIH) d'une école de formation en partenariat avec des professionnels suisses. Cet établissement, qui sera implanté à Alger, aura pour mission la formation de personnels et de managers pour les hôtels 3, 4 et 5 étoiles.A propos justement de la classification des hôtels, le ministre a expliqué que la Commission nationale chargée du dossier est à pied d'œuvre depuis l'année dernière. Un délai jusqu'à la fin du mois de juin lui a été accordé pour terminer son travail. M. Mimoun a beaucoup insisté sur l'importance de l'organisation dans le secteur et sur l'intérêt pour tous les acteurs qui y interviennent de conjuguer leurs efforts chacun à son niveau pour atteindre les objectifs tracés qui sont, entres autres, la commercialisation de l'image de l'Algérie. Et cette tâche incombe justement aux agences de voyages dont la création actuellement est soumise à des critères plus rigoureux, contrairement au passé. Le professionnalisme de ces agences doit être de mise au risque de voir leur agrément retiré. Il existe aujourd'hui 800 agences de voyages agréées en Algérie. 1 022 nouvelles demandes de création d'agences ont été étudiées dont 200 remplissent les critères.Après les agences de voyages, viennent aussi les offices locaux du tourisme dont le rôle est aussi important. Pour ce faire, il faudra les redynamiser, signale le ministre, précisant qu'une fédération nationale leur sera dédiée et sera créée lors du regroupement qui aura lieu en mars prochain. Et de déclarer : «Cette fédération existe déjà sur le papier, mais sur le terrain, ces offices du tourisme sont livrés à eux-mêmes.» Et l'organisation dans le secteur ne s'arrête pas là puisqu'elle concerne aussi les hôteliers. Ces derniers ne sont pas organisés et «nous les encourageons à créer une fédération nationale, un espace pour se concerter et exprimer leurs préoccupations pour leur vis-à-vis qui est l'administration.» Le premier responsable du secteur a aussi évoqué le projet de mise en place d'un système d'information financé par l'Union européenne (UE) qui permettra la circulation de l'information et de recueillir des données fiables. Pour le bilan chiffré avancé, à l'ouverture des travaux de cette rencontre, M. Mimoun a rappelé que 695 projets hôteliers privés totalisant une capacité d'accueil de 81 889 lits sont en cours de réalisation, mobilisant près de 400 milliards de DA en investissements et générant près de 36 000 emplois directs et près de 110 000 emplois indirects. Il rappellera aussi la tenue de l'Assemblée générale ordinaire de la SGP Gestour, laquelle a constaté le maintien des performances du portefeuille pour 2010 à leur niveau de 2009, avec un chiffre d'affaires de 13 milliards de dinars et une valeur ajoutée de près de 9 milliards de DA en dépit des nombreuses fermetures d'hôtels pour réhabilitation. Le ministre a aussi fait savoir que 7 nouvelles concessions ont été attribuées pour la réalisation de stations thermales et de thalassothérapie en sus des 21 concessions déjà en exploitation. B. A.
Sortie des nationaux à l'étranger : une économie de 22 millions d'euros Près de 2 400 000 touristes sont rentrés en Algérie en 2011. Des entrées ayant généré des recettes en devises de l'ordre de 480 millions d'euros, l'équivalent de 53 milliards de dinars. Ces chiffres sont en augmentation de 16% par rapport à 2010 et de 26% par rapport à 2009. Concernant les sorties à l'étranger des nationaux, elles ont totalisé, à fin 2011, pas moins de 1 714 654, affichant ainsi une baisse de 2,5% par rapport à 2010, ce qui représente une économie de sortie de devises pour l'économie nationale de 22 millions d'euros sur la base d'une dépense moyenne de 500 euros par sortie.