De notre envoyé spécial à Tamanrasset Ziad Abdelhadi
C'est sur une des rives de l'Oued Tin – Tarabine dans la commune de Tazrouk, située à près de 200 km au Sud Est de la ville de Tamanrasset, que ce sont donnés rendez-vous, jeudi dernier, de nombreux éleveurs de camélidés du Grand sud algérien pour animer le 2ème festival «Amni Namis» qui veut dire en dialecte targui : dromadaire. Une manifestation marquée par le rassemblement de 10 000 dromadaires et rehaussée par la présence du ministre de l'agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa. Ce dernier, qui après avoir visité les «kheimas» de chacune des chambres de l'agriculture des wilayas et communes participantes, s'est vu interpeller par des représentants d'éleveurs camelins qui n'ont pas hésité à mettre sur le tapis toutes les difficultés qu'ils rencontrent dans leur activité. En effet, ils ont exposé au ministre toutes les préoccupations des éleveurs et les contraintes auxquelles ils se heurtent. «La plus contraignante c'est l'absence de puits de parcours pour l'abreuvage des troupeaux en transhumance» a martelé le représentant de la commune de Aïn Guezzam.Deuxième grande contrainte «la couverture végétale de plus en plus rare, ce qui nous oblige de nous déplacer sur des centaines de kilomètres à la recherche d'un lit d'oued où il existe encore des poches de verdures», a lancé un éleveur de la région de Djanet. D'autres intervenants ont demandé au ministre de trouver des solutions à leurs problèmes, non sans lui faire savoir que l'élevage camelin est leur seule source de subsistance, donc, ils considèrent que leur filière mérite d'être aidée «puisqu'il s'agit d'un patrimoine national.»Il revêt une grande importance dans les régions du sud du pays car unique source de revenu pour «les autochtones» a rappelé le présidentde l'APC de Aïn Guezzam. Et de demanderenfin au ministre : «Nous attendons une prise en charge rapide des problèmes que rencontrent les éleveurs de chameaux car il s'agit avant tout de préserver le patrimoine camelin». Pour sa part, le ministre s'est montré très attentif aux doléances qui lui ont été transmises. Et pour les rassurer ; il leur a affirmé que l'Etat oeuvrait pour l'amélioration de la situation des zones de parcours. Une manière d'assurer la préservation du patrimoine camelin dans les régions sahariennes. Concernant l'eau, nécessaire aux troupeaux en transhumance, Rachid Benaissa a fait part d'un projet d'action conjointe entre son département ministériel et le ministère des Ressources en eau, pour l'élaboration d'une carte hydrographique qui identifierait les points d'eau dans les zones de parcours du Sud, à l'effet d'y forer des puits de parcours, à la grande satisfaction des éleveurs.En somme une amélioration des zones de parcours. Quand à la question de l'alimentation d'appoint, à savoir l'orge, le ministre a annoncé l'ouverture prochaine de deux antennes de coopérative des céréales et légumes secs (CCLS), l'une à Tamanrasset et l'autre à In-Salah, «dans le but de rapprocher les sources d'approvisionnement en orge des éleveurs» selon le premier responsable du secteur de l'agriculture du pays. Toujours au sujet de l'orge le ministre a rappelé la distribution gratuite de 85 000t d'orge au profit de 3 224 éleveurs. Et d'autres opérations similaires sont programmées. De ce fait il dira «cela démontre que l'Etat tient à vous soutenir pour mener votre activité». Rappelons enfin que des trophées ont été remis aux meilleurs éleveurs et que le cheptel camelin est estimé à 250 000 têtes.