De notre correspondant à Tlemcen Feth Allah Chawki Sur les 30 000 cas de cancer enregistrés annuellement, en Algérie, le cancer du sein, affirme–ton, vient en première position, et de nombreuses femmes en décèdent. Les médecins estiment qu'il est temps d'inciter à une mobilisation générale tout en invitant les femmes au dépistage précoce, car il s'agit d'une cause de mortalité qui touche plus de femmes dans la région. Plusieurs parmi ces dernières vivent avec un sein alors que d'autres ont été amputées des deux. Ce cancer est donc devenu un sujet de grande actualité, une raison qui a poussé les spécialistes à débattre le sujet, le week-end dernier, lors d'un colloque international à Constantine. La sonnette d'alarme a été tirée, et une lutte contre cette maladie lancée, car elle risque de toucher une femme sur vingt, si ce n'est plus. A Tlemcen, et selon des médecins, les études récentes démontrent, d'une part, la descriptive mesurant les cas de cancer du sein pendant l'année écoulée, et, d'autre part, un questionnaire ciblant les femmes à risque pour apprécier l'ampleur du problème. Les médecins indiquent que 150 femmes ont été hospitalisées pour des tumeurs du sein dont plus de 70% se sont révélées malignes. Malheureusement, beaucoup de femmes ne viennent consulter qu'à un stade avancé. Un exemple : sur les tirées au sort lors des questionnaires, il y en a trois qui s'autopalpent régulièrement, mais il existe des cancers à un âge très précoce, à savoir trois cas dont l'âge varie entre 17 et 25 ans, ainsi que sept cas pour les formes bilatérales. Les spécialistes expliquent que le sein est un organe de la féminité, de la sexualité et de la maternité. Il occupe une place particulière dans le schéma corporel et psychologique de la femme. En Algérie, le cancer du sein représente la première cause de mortalité chez la femme, et le taux d'incidence est de 14,5 cas pour 100 000 habitants par an. Il y a quelque 3 000 nouveaux cas chaque année, et plus des deux tiers apparaissent après 46 ans. Cependant, que ce soit à Tlemcen ou ailleurs, le cancer du sein augmente suite à la modification du mode de vie, au stress, à la sédentarité, l'obésité et, surtout, l'alimentation riche en graisses et pauvre en fibres. Néanmoins, l'allaitement pendant 2 ans fait diminuer de moitié le risque du cancer de sein. Les médecins déclarent que les antibiotiques doublent le risque de ce cancer, et les femme qui ont pris des ATB pendant plus de 500 jours sur une période moyenne de 17 ans ont deux fois plus de risques de développer un cancer du sein. Donc, la prévention est basée sur l'autopalpation après chaque cycle, la consultation annuelle et la mammographie tous les 2 ans à partir de 50 ans. L'information et le dépistage de masse sont nécessaires. En effet, une politique dans le cadre de la lutte contre ce fléau est menée à bien par les acteurs concernés qui veillent sur la santé des femmes touchées par cette maladie. Plusieurs journées de sensibilisation et des campagnes en leur faveur ont été organisées.