Photo : Sahel Par Amel Bouakba Octobre, mois mondial de sensibilisation du cancer du sein, est l'occasion de parler de cette maladie qui touche de plus en plus de femmes jeunes dans notre pays. Cette année, l'accent est mis sur le dépistage du cancer du sein. En l'absence de moyens de prévention adaptés, le dépistage précoce demeure indéniablement un moyen essentiel de lutter contre ce cancer. L'absence d'un programme national de dépistage est encore une fois relevée par les spécialistes qui interpellent les pouvoirs publics sur la nécessité de créer des centres de dépistage gratuit. Devant le laxisme des autorités, le mouvement associatif et les cancérologues investissent le terrain pour informer et sensibiliser les femmes au dépistage. L'association Nour Doha d'aide aux personnes atteintes de cancer se mobilise à cette occasion en multipliant les actions et les séminaires sur le cancer du sein. L'Algérie accuse un retard important dans la prévention du cancer du sein. Les appels persistants pour la mise en place de centres de dépistage gratuit de cette maladie peinent à trouver un écho. A travers le monde, de nombreuses manifestations sont organisées dans le cadre d'octobre, mois mondial de lutte contre le cancer du sein, première cause de mortalité par cancer chez les femmes. On pourrait réduire d'environ un tiers la charge du cancer par le dépistage et le traitement précoces des cas. En fait, dans tous les cancers, plus la maladie est détectée tôt, plus le traitement est efficace. Le but étant de repérer le cancer lorsqu'il est encore localisé, avant qu'il n'y ait des métastases. Le mois de lutte contre le cancer du sein est l'occasion d'insister sur le dépistage précoce avant même l'apparition de signes reconnaissables à travers, notamment, la mammographie. Les spécialistes appellent aussi les femmes à repérer les signes précoces de la maladie (grosseurs, lésions, saignements) et comprendre qu'en présence de ces symptômes, il faut consulter rapidement un médecin. Le traitement du cancer du sein a donc pour but de guérir, de prolonger la vie et d'améliorer la qualité de vie des malades. Pour le cancer du sein, le taux de guérison est élevé quand la maladie est décelée suffisamment tôt et soignée selon les meilleurs moyens disponibles. Les principales méthodes de traitement sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. En Algérie, des études ont révélé que l'incidence des cancers a doublé entre 1990 et 2005. Même s'il n'y a pas encore d'explication scientifique à cette situation, on estime qu'il y a, entre autres, le facteur lié au changement alimentaire. Il y a lieu de noter que des idées erronées sur le cancer sont nombreuses. L'Union internationale contre le cancer (UICC) avait lancé à ce propos une campagne contre les idées fausses sur le cancer concernant les facteurs à l'origine de cette maladie qui peuvent causer de l'angoisse aux patients et engendrer la confusion au sein du corps médical. Selon une étude révélée par l'Union internationale contre le cancer (UICC), le public a tendance à exagérer l'impact des facteurs environnementaux qui ont en réalité peu d'influence sur la maladie. En revanche, ces personnes négligent des comportements dangereux pourtant connus comme étant des facteurs de risque. Les résultats ont été présentés lors d'un récent congrès mondial sur le cancer en Suisse. A partir d'un échantillon de 29 925 personnes originaires de 29 pays, les chercheurs ont identifié les conceptions erronées et les domaines dans lesquels nous devons agir pour sauver des vies. Cette étude est une grande première car elle apporte une perspective mondiale à l'aide de données comparables sur les perceptions concernant les facteurs de risque. Selon le président de l'UICC, les résultats de l'étude encourageront les gouvernements du monde entier à lancer des campagnes éducatives qui pourraient améliorer la vie d'un grand nombre de personnes. Cette étude révèle que certains messages très importants ne sont pas passés. Ce genre d'information aide à évaluer les différences entre les pays et à déterminer les points sur lesquels doivent porter nos efforts. Certains de ces pays ont rarement eu des données d'étude de la population pour les aider à planifier leurs programmes. L'étude a ainsi découvert que les habitants de pays à revenu élevé associaient une consommation insuffisante de fruits et de légumes à un risque supérieur de cancer (59%) alors que la consommation d'alcool inquiétait moins (51%). Les chercheurs rappellent que la consommation d'alcool a un effet négatif sur la santé alors que les fruits et légumes ont un effet préventif. Les pourcentages diminuent dans les pays où le revenu est inférieur : dans les pays à revenu moyen, 26% des personnes consultées pensent qu'il n'y a aucun rapport entre la consommation d'alcool et le risque de développer un cancer et 15% dans les pays à revenu faible. Par ailleurs, beaucoup ont des croyances erronées sur ce qui cause le cancer et ont tendance à surestimer la menace venant de facteurs environnementaux qui ont relativement peu d'impact, tout en minimisant les dangers de leur propre comportement. Pour leur part, les habitants des pays à bas et moyen revenus adoptent souvent une attitude fataliste face à la maladie : 48% des personnes sondées dans ces pays estiment qu'on «ne peut pas faire grand-chose» pour soigner le cancer, contre seulement 17% de cette opinion dans les pays riches. Selon l'UICC, cette opinion défaitiste est très préoccupante car cela dissuade les gens de participer aux campagnes de dépistage, si importantes pour sauver des vies. Le cancer tue plus que la malaria, le sida et la tuberculose réunis, rappelle l'UICC. Et d'avertir : «Si rien ne change, ces chiffres augmenteront d'ici 2030 à près de 16 millions de nouveaux cas et environ 11,5 millions de décès par an.» A. B. Qu'est-ce que l'Union internationale contre le cancer ? L'Union internationale contre le cancer (UICC) est la seule organisation non gouvernementale internationale dédiée exclusivement à la lutte contre le cancer au niveau mondial. Sa vision de l'avenir est celle d'un monde dans lequel le cancer n'est plus une cause majeure de mortalité pour les générations futures.Avec plus de 270 organisations membres dans 84 pays, l'UICC est la plus grande association indépendante, non gouvernementale et à but non lucratif de lutte contre le cancer. A ce titre, elle favorise l'instauration d'un dialogue responsable et d'une action collective.L'UICC associe à la campagne mondiale contre le cancer des personnes appartenant à un large éventail d'organisations, telles que groupes de pression, réseaux de soutien aux patients/survivants, sociétés bénévoles de lutte contre le cancer, autorités de santé publique et centres de traitement et de recherche. L'UICC s'est dotée d'une équipe de collaborateurs multidisciplinaires, dont bon nombre possèdent une vaste expérience de la lutte contre le cancer.Que ce soit à l'échelle mondiale, par le biais de ses partenaires et d'experts bénévoles, ou à l'échelle locale, à travers ses organisations membres et ses réseaux communautaires, l'UICC est un catalyseur favorisant un dialogue responsable et une action efficace.Parmi les principales maladies mortelles que connaît l'humanité, le cancer est probablement la plus facile à éviter et à traiter. Afin que cette vérité devienne réalité pour tous les habitants de la planète, l'UICC s'engage à promouvoir des actions de lutte contre le cancer fondées sur des preuves d'efficacité, en utilisant le plus judicieusement possible les ressources disponibles.