Photo : S. Zoheir Par Mekioussa Chekir La fraude électorale et l'impératif d'y mettre fin, tel est l'objet de la rencontre-débat à laquelle ont été conviés, hier à Alger, des personnalités politiques et des universitaires par le président du parti du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, en présence de militants de cette formation politique. Lors de son intervention inaugurale, ce dernier a estimé nécessaire de parvenir à empêcher l'intrusion de la fraude dans le processus électoral. Et de se demander comment peut-on avoir des élections libres et transparentes lorsque la Commission de surveillance des élections est placée sous le contrôle de la justice, laquelle justice est elle-même sous la chapelle de l'administration. Et d'avertir contre l'existence déjà de prémices annonciatrices d'une fraude, tout en annonçant son refus du comptage manuel. Convié à cette rencontre, le président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), Bouguerra Soltani, a noté que pendant la période de la tragédie nationale et l'application de l'état d'urgence, son parti a préféré ne pas mettre du sel sur la plaie en évoquant la question de la fraude, lors des scrutins organisés à ce moment-là. A présent que cette loi, qui se devait d'être respectée n'est plus en vigueur, observera-t-il, il est temps «d'en finir avec tous les paternalismes historiques et révolutionnaires» et rendre au peuple sa liberté de choix. Et de proposer de permettre, lors du processus électoral, à chaque observateur d'un parti politique de pouvoir filmer les différentes étapes de vote. Le représentant du parti Ennahda insistera, pour sa part, sur la récurrence du phénomène de la fraude électorale en déplorant que sa formation politique en a été victime à maintes reprises. «Il est urgent de légiférer pour condamner cette pratique !», dira-t-il avant de faire savoir que son parti a réfléchi à la mise en place d'un «front anti-fraude» pour aboutir à des élections plus crédibles. Ce disant, il fera observer que la nouvelle loi sur les partis, laquelle a été récemment adoptée par le Parlement, comporte des lacunes qu'il est impératif de combler. Toujours sur invitation du parti du FNA, deux docteurs d'Etat, spécialisés dans le domaine de la sécurité informatique ont fait la présentation d'un système permettant une meilleure sécurisation des bulletins de vote à travers un code secret personnalisé mais ne pouvant, néanmoins, empêcher certaines formes de fraude.