Conséquence de la pluviométrie généreuse du mois de février, le taux de remplissage des barrages a atteint des records. Le ministre des Ressources en eau a indiqué, hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, que sur les 65 barrages que compte le pays, 26 sont remplis à 100%. L'évaluation établie par le ministre indique que le taux global de remplissage est de 73%. Ce qui constitue, naturellement, une bonne nouvelle, dira le ministre, expliquant que cela «va profiter aux eaux souterraines et à la reconstitution des nappes phréatiques». Cette pluviométrie n'a pas été cependant sans générer des désagréments aux populations qui habitent aux alentours de ces barrages. C'est manifestement le cas des 32 familles de la mechta Djerada dans la wilaya de Constantine, isolées depuis deux jours par le déversement du trop-plein du barrage de Béni Haroun. Une situation qui ne conforte pas la déclaration du premier responsable du secteur. Pour qui «ces infrastructures hydrauliques sont construites de façon à contenir la quantité d'eau disponible». Se voulant rassurant, le ministre dira qu'«à l'instar de l'ensemble des barrages du monde, des lâchers d'eau se font et cela sous surveillance technique pour assurer la sécurité des riverains». Mais voilà qu'une trentaine de familles subit depuis quelques jours, non seulement les aléas de la météo, mais surtout l'incertitude de certaines infrastructures. Car, si à Béni Haroun, il est question de trop-plein, du côté du barrage de Koudiet Acerdoune, commune de Maâla, daïra de Lakhadaria dans la wilaya de Bouira, les riverains s'inquiètent quant à un risque d'affaissement du grand ouvrage. Dans cette localité, elles sont en effet plusieurs familles à quitter les lieux pour s'installer ailleurs afin d'éviter «une catastrophe de plus en plus appréhendée». C'est du moins ce qui se dit dans cette contrée où les populations tenaient à avoir des assurances, sinon des explications, de la part des autorités. C'est ce qu'elles ont fini par avoir par la voix de la cellule de communication de la wilaya de Bouira. «L'affaissement s'est produit en amont du barrage de Koudiet Acerdoune. D'ailleurs, une commission d'experts a été dépêchée sur les lieux. Selon les premiers rapports d'expertise, aucune anomalie liée à la structure du barrage n'a été détectée», répondit le chargé de communication de la wilaya. En tout état de cause, à Béni Haroun comme à Maâla (Lakhdaria), les barrages d'eau inquiètent sérieusement les riverains. A. Y.