Photo : Sahel Par Hasna Yacoub En marge de la cérémonie d'installation de la Commission nationale de supervision des élections législatives, M. Daho Ould Kablia, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, a annoncé qu'il était fort probable que le régime indemnitaire des parlementaires soit revu en veillant à définir des critères liés à leur présence aux séances du Parlement. Comprendre donc que la révision de ce régime indemnitaire sera à la baisse. Juste auparavant, le ministre a expliqué : «Une question m'a été posée sur les raisons qui poussent un nombre important de citoyens à se porter candidats pour les prochaines législatives que ce soit sur des listes indépendantes ou des listes de partis politiques. Il y a, pour nous, trois cas : il y a ceux qui veulent réellement servir leur pays et faire appliquer le programme de leur parti, il y a ceux qui cherchent la célébrité et ceux qui sont en quête des privilèges matériels. C'est pour cette raison qu'il est fort probable que le régime indemnitaire des parlementaires soit revu.» Il ajoutera : «L'indemnité parlementaire va dépendre notamment de la présence effective des parlementaires aux travaux de l'APN.» Cette annonce faite au moment même où les candidats se bousculent aux portes des partis politiques pour se porter candidat, devra sans doute «refroidir» plus d'un. En effet, le salaire des actuels députés et selon le régime indemnitaire des membres du Parlement, aux termes de la loi n° 01-01 du 31 janvier 2001 relative aux membres du Parlement (révisée en 2008), un député perçoit des indemnités équivalentes à 350 000 DA. Son indemnité de base mensuelle est calculée sur la base de la plus haute valeur du point indiciaire en vigueur dans la Fonction publique, au bénéfice des cadres supérieurs de l'Etat. A cela s'ajoute l'indemnité de responsabilité et l'indemnité complémentaire mensuelle de représentation qui est fixée à 20% de l'indemnité de base. Il est à préciser que le régime indemnitaire des députés est décidé au niveau de l'Assemblée nationale populaire, comme le prévoit la loi organique n°01-01 et que sa révision pourra se faire par le président de la République qui peut légiférer par ordonnance entre deux sessions parlementaires. Par ailleurs, questionné sur une éventuelle interférence entre les prérogatives de la Commission nationale de surveillance des élections et la Commission nationale de supervision des élections, M. Ould Kablia a affirmé que les prérogatives de chacune sont établies par la loi organique sur le régime électoral. Il a souligné d'autre part leprogramme spécial de la Commission nationale de surveillance des élections, précisant que c'est cette dernière qui arrête le calendrier de la campagne électorale, en l'occurrence les salles, les dates, les meetings populaires et les espaces d'affichage des candidats. Cela n'est nullement du ressort du ministère, a-t-il renchéri. Il a indiqué, en réponse à une question sur un contact de l'ambassade américaine à Alger avec des représentants de la société civile pour la tenue d'une rencontre avec la secrétaire d'Etat américaine lors de sa récente visite en Algérie, que le ministère n'en a pas été informé. «Nous facilitons les libertés des citoyens», a déclaré le ministre de l'Intérieur rappelant que la société civile «peut être composée de partis, d'associations et même de citoyens ordinaires n'ayant aucun rapport avec les associations». Il a fait remarquer, enfin, qu'«il n'existe pas de loi sanctionnant» un contact avec la société civile ou les partis politiques au niveau des ambassades. C'est une question à poser au ministre des Affaires étrangères et non au ministre de l'Intérieur, a-t-il conclu.