Relégués au second plan suite à la catastrophe vécue par la population de Ghardaïa, les accidents de la route ont marqué douloureusement le week-end écoulé avec une macabre statistique faite de morts et de blessés. Une vingtaine de morts a été enregistrée à El Oued. Le caractère meurtrier d'une série d'accidents survenus au niveau de la wilaya d'El Oued a ainsi poussé les autorités locales à installer une cellule de crise pour la nécessaire prise en charge des blessés. Sur le lieu du drame, le ministre des Transports a rappelé la nécessité d'appliquer les nouvelles mesures liées à la formation des conducteurs dans les auto-écoles. Les services de la sécurité routière au niveau du ministère des Transports ont jugé opportun de renvoyer la date de la mise en vigueur de la nouvelle réforme initialement annoncée pour le 1er septembre 2009. Ce report semblait arranger toutes les parties même si tout le monde s'accorde à dire qu'une nouvelle réglementation est plus qu'une urgence. Il y avait néanmoins quelque chose à faire dans l'immédiat. Cela aurait pu nous éviter certaines pertes. Avec une théorique reconstitution des faits ayant généré les accidents meurtriers du dernier week-end, on s'aperçoit que plus de la moitié des personnes décédées étaient à bord de véhicules de transport en commun dont les conducteurs se croient visiblement sur une piste de Formule I. Il n'était pas donc inopportun que cette catégorie de conducteurs soit traitée à part et régie par un texte spécifique. Nul ne remettrait en cause une loi qui vise à préserver des vies humaines du «terrorisme de la route». Parmi les nouvelles dispositions prévues dans le texte de la réforme, quelques-unes devaient toucher de manière directe les futurs conducteurs de bus. On se souvient qu'au lendemain d'un accident, aussi meurtrier que spectaculaire, survenu dans la wilaya de Mascara et ayant fauché la vie à une vingtaine de personnes, le premier responsable du secteur s'est montré exigeant envers les conducteurs. Il a soutenu que, désormais, le candidat à la conduite d'un véhicule de transport en commun doit avoir au moins 25 ans. La mesure a été, hélas, renvoyée aux calendes grecques. Pourtant, il y a sensément des raisons d'attendre un impact positif d'une telle mesure sur le comportement, à la limite de l'aventure, de la part des jeunes conducteurs. Il est clair que la coercition suggérée ici à l'égard de cette catégorie de «chauffards» ne doit pas se limiter au critère de l'âge. Le chantier est énorme. Il faudrait néanmoins commencer par éliminer tous les facteurs qui engendrent les accidents de la route. S'attaquer à cette race de conducteurs qui usent de la grande vitesse et abusent de dépassements dangereux demeurera un remède insuffisant. Les autorités ne doivent pas laisser l'opération de contrôle technique des véhicules tomber dans le registre des formalités. L'état de ces appareils risque de provoquer d'autres drames. D'où l'utilité préventive d'exiger un contrôle technique rigoureux une fois par trimestre pour chaque véhicule de transport. On pourrait dès lors immobiliser ces transporteurs de la mort qui endeuillent l'Algérie. A. Y.