L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a revu hier, pour le deuxième mois consécutif, à la baisse sa prévision de demande mondiale de brut. Une baisse due notamment aux inquiétudes persistantes pour la croissance dans les pays développés, notamment dans la zone euro, et le niveau des prix. Le dernier rapport mensuel de l'organisation évalue à 88,63 millions de barils par jour (mbj) la demande de brut pour 2012 contre 88,76 mbj il y a un mois, soit une hausse de 0,86 mbj par rapport à 2011, où la demande a atteint 87,77 mbj. «La faible croissance dans les économies de l'Ocde (Organisation de coopération et de développement économiques) affecte négativement la demande de pétrole», juge l'organisation ajoutant, qu'en dépit des signes d'amélioration de l'économie américaine, «la situation en Europe ainsi que les prix du pétrole plus élevés conduisent à des incertitudes considérables pour la demande future de pétrole sur le reste de l'année». L'Opep, qui a reconnu une amélioration de la situation en Europe, demeure toujours sceptique particulièrement sur les changements politiques, notamment avec les élections en Grèce en avril et en France en mai. Les mesures d'austérité ont rassuré, mais l'économie réelle en souffre et la plupart des indicateurs restent volatiles, a relevé l'organisation. Le pessimisme de l'organisation a touché également les pays hors Ocde, la Chine notamment, dont la croissance va ralentir d'un point de pourcentage par rapport à 2011. Sur les deux premiers mois de l'année, la production industrielle chinoise a augmenté de 11,4%, la plus faible croissance enregistrée depuis deux ans et demi, et les ventes de détail ont également sérieusement décéléré. La consommation au Brésil et en Iran, deux acteurs régionaux majeurs, est aussi prévue à la baisse.Par ailleurs, les prix du pétrole restent volatiles. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 125,08 dollars, en recul de 36 cents par rapport à la clôture de jeudi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude Oil» (WTI) pour la même échéance gagnait en revanche 34 cents à 106,92 dollars. Les cours du baril avaient monté jeudi, grâce à un regain d'optimisme sur une opération de réduction de la dette grecque, mais l'annonce des résultats de cette opération vendredi matin n'a entraîné qu'une réaction limitée des marchés. Le gouvernement grec a confirmé avoir recueilli 83,5% d'acceptation de l'ensemble de ses créanciers privés pour un échange d'obligations, qui devrait permettre d'effacer plus de 100 milliards d'euros de dette du pays et débloquer une aide internationale permettant à Athènes d'éviter un défaut de paiement. R. E.