Les cours du pétrole étaient en baisse, hier, en Asie après le nouvel ultimatum lancé par la zone euro à la Grèce exigeant du pays endetté davantage d'économies en échange d'un nouveau prêt. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars cédait 42 cents à 98,42 USD le baril dans les échanges électroniques du matin. Le Brent de la mer du Nord à même échéance abandonnait 19 cents, à 118,40 USD. "Les prix baissaient (...) après l'annonce que l'accord sur un prêt à la Grèce est une fois encore différé", a noté Victor Shum, du cabinet de conseil en énergie Purvin and Gertz à Singapour. "Il n'y a toujours pas assez de confiance dans la zone euro dans le fait que les mesures d'austérité prises par la Grèce (jusqu'ici) seront suffisantes" pour lui éviter la faillite, a-t-il ajouté. La zone euro a donné, avant-hier, moins d'une semaine à la Grèce pour répondre à plusieurs exigences, et notamment pour trouver 325 millions d'euros d'économies budgétaires, avant de pouvoir délier les cordons de la bourse et accorder à Athènes une aide cruciale pour le pays. Une nouvelle réunion des ministres des Finances de l'Union monétaire à Bruxelles est prévue le mercredi 15 février pour approuver le nouveau programme d'aide de 130 milliards d'euros promis à la Grèce en octobre. D'ici là, le parlement grec va devoir approuver dimanche le plan de rigueur sur lequel les partis politiques grecs et les représentants des créanciers publics du pays réunis au sein de la "troïka" (UE-BCE-FMI), se sont mis d'accord sur le principe, avant-hier. L'objectif est de parvenir à réduire le niveau de la dette publique globale de la Grèce à un niveau jugé soutenable, soit 120% du Produit intérieur brut national en 2020. Ce seuil est une condition fixée par le FMI pour continuer de son côté à prêter de l'argent à Athènes. Les cours du pétrole ont également été minés par la révision à la baisse des prévisions de demande mondiale de brut en 2012 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Dans son rapport mensuel, l'Opep évalue à 88,76 millions de barils par jour (mbj) la demande de brut pour 2012 contre 88,90 mbj il y a un mois, invoquant les difficultés économiques persistantes dans la zone euro et aux Etats-Unis, ainsi que de la hausse des prix du pétrole. Le pétrole finit en hausse à New York, dans un climat optimiste Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse à New York la veille, dans un marché soulagé par des avancées essentielles en Grèce et un regain d'optimisme pour la demande. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a gagné 1,13 dollar par rapport à la clôture de mercredi, à 99,84 dollars sur le New York Mercantile Exchange. A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a terminé à 118,59 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 1,39 dollar par rapport à la clôture de mercredi. L'accord sur la dette grecque et les commentaires du président de la banque centrale européenne (Mario) Draghi ont rassuré le marché sur la stabilisation de la zone euro, a commenté John Kilduff de Again Capital. En outre, selon lui, les cours du brut ont été portés par la hausse de l'euro (face au dollar) du fait de cet accord en Grèce. Un accord sur un nouveau plan de rigueur en Grèce a été annoncé dans la journée par le gouvernement du pays, après de difficiles tractations entre les partis participant à la coalition au pouvoir. Cet accord général sur le contenu du nouveau programme de rigueur demandé à la Grèce par l'Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) était une condition essentielle au versement à la Grèce d'une aide de 130 milliards d'euros de nouveaux prêts. Cette nouvelle favorisait un climat d'optimisme sur la zone euro qui soutenait les investissements plus risqués, comme la monnaie unique et faisait baisser le dollar, rendant plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises. L'accord sur le plan de rigueur grec a été confirmé par le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi qui a déclaré au sujet de la Grèce être plutôt confiant que toutes les pièces du puzzle (allaient) s'emboîter. La BCE a décidé de maintenir sans grande surprise son taux directeur à 1%, à l'issue de sa réunion de politique monétaire. Jouaient également dans cette hausse des cours du brut les relativement bons chiffres hebdomadaires sur l'emploi aux Etats-Unis, a ajouté M. Kilduff, qui a parlé d'un climat positif sur de nombreux fronts. En baisse pour la deuxième semaine de suite, le nombre officiel des nouveaux chômeurs est retombé tout près de son niveau le plus faible en plus de trois ans, touché à la mi-janvier, selon des chiffres publiés, avant-hier, à Washington par le département du Travail. Enfin il n'y a pas de doute que le froid spectaculaire en Europe aide les prix du brut en stimulant la demande européenne, a-t-il conclu. Le grand froid en Europe, et l'élargissement un peu exagéré du " spread " (l'écart de prix entre le WTI et le Brent de Londres), font monter les cours du brut américain, a renchéri Bart Melek, de TD Securities. Le Brent est en effet porté par les températures froides en Europe, alors que les Etats-Unis connaissent un hiver très doux, ce qui a certainement été un petit facteur de baisse, contre-balançant le rebond du brut, a fait valoir M. Melek.