Avant-hier matin, les prix du pétrole sont restés fermes. Dans la nuit du dimanche à lundi, ils ont fait un bond substantiel pour atteindre à New York, les 80,51 dollars US Cette incursion du baril a été générée par l'impact négatif de la grève chez le français Total, d'une part, et les tensions géopolitiques entre l'Iran et l'Occident, d'autre part. Le lundi à la mi-journée, les prix étaient toujours bien orientés sur les marchés internationaux. Dans les échanges de la mi-journée, le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars gagnait 63 cents à 80,44 USD, tandis que celui du Brent de la Mer du Nord, à échéance en avril, prenait 61 cents à 78,80 dollars. Cette hausse des deux principaux bruts de référence intervient après celle de vendredi, lorsque le baril de brut avait terminé la semaine à New- York à presque 80 dollars, porté par un recul du dollar et un bon climat des affaires dans les pays industrialisés. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a terminé à 79,81 dollars, en hausse de 75 cents par rapport à jeudi. Les raffineries du groupe Total en France sont en grève illimitée depuis mercredi ; les syndicats réagissant à une décision du groupe de fermer la raffinerie de Dunkerque (Nord). Le brut a profité, selon des courtiers, de tensions politiques liées au nucléaire qui oppose l'Iran et les pays Occidentaux. L'avis des courtiers Selon des analystes sur le marché de Londres, ‘'la question du nucléaire iranien est un puissant facteur de dopage des prix du brut''. ‘'Pour autant, les prix restent bien orientés, mais pourraient devenir volatils'', précisent les mêmes analystes. Au sein de l'Opep, on table toujours sur une faible progression de la demande pour 2010, ce qui a incité les pays membres à une certaine prudence. En effet, le rapport 2010 de l'OPEP souligne ‘'une faible progression de la demande, mettant toutefois en garde contre la volatilité des prix dans un marché fragile''. La reprise de la demande devrait être de 0,98% en 2010, selon l'organisation qui explique qu'avec «un hiver froid, la reprise économique et une faible demande l'année précédente -ont fait que la croissance de la demande de pétrole a été à nouveau positive- vers la fin de l'année. . Et en 2010, la demande devrait croître de 0,8 million de barils par jour». En 2010, la demande mondiale devrait ainsi atteindre quelque 85,15 millions de barils par jour (mbj), selon les nouvelles estimations qui sont quasi-inchangées par rapport à celles de décembre (avec 85,13 mbj). Les pays de l'OCDE tablent sur une reprise L'organisation table sur une reprise de la demande en 2010, dans le sillage de la reprise des activités économiques dans les pays OCDE, avec également un rebond de la demande dans les pays émergents pouvant atteindre 1,0 mbj. En 2009, la demande mondiale de pétrole a reculé de 1,4 mbj, celle des pays non-OCDE a progressé de 0,5 mbj. Par ailleurs, le prix du panier Opep, qui regroupe les 12 pétroles bruts de référence de l'Opep, a gagné la semaine dernière plus de 3 dollars le baril, selon l'Organisation. Le prix hebdomadaire du panier Opep a gagné 3,04 dollars pour s'établir à 72,71 dollars le baril lundi dernier contre 68,86 dollars une semaine auparavant, selon la même source. C'est dans ce climat -plutôt favorable à une reprise durable des cours du brut- que devrait se tenir le mois prochain à Vienne la réunion des ministres de l'OPEP.