Un des grands enjeux lié au réchauffement climatique porte sur la proposition de la Commission européenne de mettre aux «enchères chaque tonne de CO2» émise par l'industrie lourde, (40%) des 2,2 milliards de tonnes émises chaque année par l'Union à compter du 1er janvier 2013 et de consacrer les fonds ainsi recueillis à la transition vers une énergie propre. La Pologne, dont la production d'électricité dépend à 90% de l'exploitation très polluante du charbon, juge cette mesure «trop coûteuse» pour son économie. Des transitions d'une ampleur et d'une durée limitée sont envisageables au cas par cas. L'Italie est en revanche «opposée», elle, au principe même des enchères. Proposition «ridicule» à changer, a tonné Silvio Berlusconi. Paris va devoir maintenant le convaincre de se désavouer. Mais l'Italie assure être sur la même ligne que l'Allemagne, ce que confirment les négociateurs français. Des négociations très serrées attendent, en tout cas, les pays européens, sur la question du réchauffement climatique. Les Vingt-sept se donneront deux mois pour trancher. La discussion entre les dirigeants européens a été tendue mercredi dernier, avec des prises de position «un peu vives de la part de certains», a reconnu le président français Nicolas Sarkozy en rendant compte des débats. Sept pays (Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie) ont demandé que l'UE «s'abstienne d'adopter» des mesures qui ne respectent pas les différences de potentiel économique entre les Etats membres. L'Allemagne, pour sa part, est restée très discrète durant le sommet, mais les négociateurs français soulignent son opposition au principe du pollueur-payeur, clef de voûte du plan européen. Nicolas Sarkozy est cependant resté très ferme. «Je n'accepte pas de renoncer au calendrier», a-t-il menacé, dans une de ses déclarations.