Les gaz à effet de serre (GES), et notamment le CO2, contribuent au changement climatique. Le Groupe d'experts environnemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime que l'aviation est responsable d'environ 2 % des émissions globales de CO2. Ainsi, une gestion rigoureuse de la consommation de carburant des appareils permet une réduction réelle et mesurable des émissions de GES liées au transport aérien. L'Association du transport aérien international conteste le plafond des émissions de CO 2 qui s'appliquera au secteur à compter de 2012, tel que l'a calculé la Commission européenne. Sous la pression des compagnies aériennes, qui contestent sa méthode de calcul, l'exécutif communautaire a pour l'instant renoncé à fixer le plafond des émissions de CO2 qui s'appliquera au secteur aérien, dans le cadre du futur régime d'échange de quotas d'émissions, à partir de 2012. Le chiffre, très attendu dans un secteur responsable à lui seul de 2 % à 3 % des émissions globales de gaz à effet de serre, devait être publié début août. Il ne devrait pas sortir, au mieux, avant l'automne. Toutes les compagnies aériennes, qu'elles soient européennes ou non, affrétant des vols réguliers comme des charters, atterrissant ou décollant au sein de l'Union européenne, devront respecter un plafond correspondant, en 2012, à 97 % de la moyenne de leurs émissions de gaz à effet de serre sur les années 2004, 2005 et 2006, - 95 % à compter de 2013. C'est cette moyenne que la Commission peine à estimer. Selon ses premiers calculs, elle atteindrait 216 millions de tonnes de CO sur 2004-2006 pour l'ensemble du secteur, ce qui limiterait le plafond des émissions à 210 millions de tonnes pour l'année 2012. "C'est un montant sous-estimé, estime l'Association du transport aérien international (Iata), dont les résultats sont plus élevés de 10 % à 20 %. La Commission ne prend en compte dans sa méthode de calcul ni les émissions causées par les retards à l'atterrissage ou au décollage, ni l'allongement des routes lié à la gestion du trafic aérien." Bruxelles reconnaît en tenir compte seulement en partie - faute d'avoir reçu toutes les informations nécessaires de la part des compagnies ! Au final, la Commission ne devrait pas revoir sa méthodologie de fond en comble. Mais des ajustements seront probablement nécessaires pour éteindre l'incendie. L'enjeu, pour les compagnies aériennes, est énorme. Du plafond qui leur sera fixé dépendra le volume de quotas qu'elles devront acheter aux enchères pour être autorisées à émettre davantage. Selon une étude publiée ce mois par le cabinet de conseil Point Carbon, elles pourraient ainsi être amenées à débourser, au total, 1 milliard d'euros en 2012 pour acheter sur le marché 77 millions de tonnes de CO sous forme de quotas. La nouvelle réglementation adoptée l'année dernière prévoit, en effet, d'obliger le secteur à acheter 15% de ses droits à polluer, le reste des quotas lui étant attribué gracieusement. L'année 2010 étant consacrée au suivi par chaque compagnie de ses volumes d'émission, et ce n'est qu'en 2011 que chacune sera fixée sur son propre plafond. L'avion demeure un moyen de transport en commun des plus efficaces et l'industrie aérienne est fermement engagée dans la lutte contre le changement climatique, mettant à profit l'évolution technologique. Ainsi, au cours des 40 dernières années, la consommation moyenne de carburant par passager a diminué de 70 %. On prévoit qu'entre 2005 et 2020 elle baissera de 25 %, et l'industrie a pris des engagements à cet égard. On estime aussi que les émissions de gaz à effet de serre pourraient baisser de 12 % à court terme si les gouvernements prenaient des mesures pour lutter contre la congestion du ciel et des aéroports.