Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi Un chapelet de mesures pour lutter contre le phénomène de l'informel a été proposé, lundi dernier, à l'issue du Colloque international sur l'économie informelle, organisé à Alger. Parmi les mesures préconisées lors d'une table-ronde animée par les représentants du patronat, des experts et des responsables d'organismes publics, figurent notamment le renforcement de l'outil de production national, la mise en place de passerelles entre l'université et le monde du travail mais aussi la facilitation d'octroi de crédits bancaires aux porteurs de projets. «Cette problématique est le résultat du dysfonctionnement de l'économie qui ne répond pas aux besoins de création d'emploi pérenne par le secteur productif», pense Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Pour lui, la lutte contre ce phénomène passe par la relance de l'appareil de production national dont la couverture des besoins du marché s'est dégradée de 20%, il y a 20 ans, à 5%. M. Boualem M'Rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), de son côté, a proposé la mise en place d'un conseil national regroupant les représentants des autorités publiques, les opérateurs économiques et les associations de protection du consommateur, pour le suivi et le contrôle des activités parallèles.Pour sa part, Mme Khadidja Belhadi, présidente de l'association Algériennes managers et entrepreneurs (AME), a estimé que «la culture de l'obligation de garantie bancaire constitue un véritable obstacle pour les jeunes entrepreneurs, poussant ainsi vers l'activité informelle». Pour elle, les jeunes diplômés, issus des universités, sont en «complet déphasage» par rapport aux besoins du marché du travail. Toutefois, ils ont trouvé dans le secteur informel un espace de travail.Les organisateurs du colloque ont annoncé, par ailleurs, l'installation prochaine d'une Task force qui sera chargée de rédiger un livre blanc pour contribuer à trouver des solutions au secteur informel en Algérie. Cette Task force, dont la composante sera annoncée «dans quelques semaines», devra s'atteler, une fois mise en place, à l'élaboration du livre blanc qui établira un diagnostic sur l'informel en Algérie, a expliqué Slim Othmani à l'APS. Selon lui, elle sera composée de représentants d'organismes étatiques, d'universitaires algériens et étrangers ainsi que des opérateurs économiques. M. Othmani a également précisé que le livre blanc sera prêt «dans un an au minimum, et il va fixer les pistes pragmatiques pour régler le problème de l'informel».