Une rencontre informelle avec le groupe de travail chargé du dossier d'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est prévue le 30 mars prochain à Genève. Selon une source proche du dossier, citée hier par l'APS, cette «rencontre intervient pour préparer le 11e round des négociations multilatérales prévu en juin». Ladite rencontre sera consacrée à «la présentation des transformations législatives et réglementaires opérées en Algérie» depuis 2008, date de la tenue du 10e round, et à «l'examen des réponses apportées par l'Algérie aux questions des pays membres de l'organisation». Il s'agit pour la délégation algérienne de faire un point de situation sur l'état d'avancement des réformes engagées par l'Algérie pour se conformer aux règles de l'OMC en matière du commerce multilatéral mondial, selon cette source. En 2010, l'Algérie avait répondu à 96 questions des pays membres de ce groupe de travail. La réunion informelle avec ce groupe, présidée par M. François Roux, ambassadeur de Belgique à l'OMC à Genève, verra également la présentation par la délégation algérienne d'«un rapport sur l'état d'avancement des négociations bilatérales». Cette réunion informelle sera précédée par une série de rencontres bilatérales avec certains pays membres de l'organisation et qui se tiendront du 22 au 28 mars à Genève. Et cette série de rencontres dénotent de l'intérêt que porte l'Algérie à cette accession qui peine à se concrétiser depuis une décennie. La partie algérienne a même voulu rattraper le retard enregistré. L'Algérie ne veut visiblement pas atteindre ou, pis, dépasser le record de la Russie, qui a pris 18 ans de négociations avant d'accéder à cette organisation. L'autre repère est que le Maroc est membre de l'OMC depuis le 1er janvier 1995, et la Tunisie depuis mars 1995, c'est-à-dire dès la naissance de l'organisation, donc l'Algérie doit le faire le plus tôt possible et sans perdre davantage de temps. Les observateurs les plus avertis indiquent que l'année en cours s'annonce donc décisive pour l'Algérie concernant son processus d'adhésion à l'OMC. Le plus important est de boucler les discussions avec l'OMC qui durent depuis dix ans. Toutefois, certains experts soutiennent que si l'Algérie avance quand même dans le processus d'adhésion, il n'en demeure pas moins que l'année 2012 sera un peu plus difficile. Car plusieurs pays influents au sein de cette organisation baignent actuellement dans une crise économico-financière sans précédent. Et à présent, si l'Algérie présente «un rapport sur l'état d'avancement des négociations bilatérales», les points en litige restent entiers, notamment autour de l'alignement des prix du gaz naturel sur celui appliqué sur le marché international, et des réformes économiques en Algérie. Toutefois, il faut rappeler que notre pays a répondu à plus de 1 600 questions des membres de l'organisation et a participé à plusieurs rounds de négociations. «L'Algérie ne devrait pas rester en marge du système multilatéral mondial mais assumer plutôt son rôle à la table des négociations de l'OMC», avait estimé, en juin dernier à Alger, le directeur général adjoint de l'organisation, M. Alejandro. S. B.