Les souscripteurs aux logements AADL-CNEP dans la wilaya d'Alger n'en finissent pas de subir des désagréments. Près de deux cents inscrits à cette formule location-vente se sont présentés hier à l'agence CNEP-IMMO située à la rue Hassiba Ben Bouali, commune de Belouizdad, pour s'enquérir des suites données à leurs dossiers mais sans résultat. «Ils nous ont appelés juste pour vérifier que nos noms sont sur leurs listes après le transfert de nos dossiers de l'AADL [Agence d'amélioration et de développement du logement] à la CNEP [Caisse nationale d'épargne et de prévoyance]», affirment deux hommes. Une opération qui a débuté officiellement hier pour une durée non encore déterminée. «Tous les jours, de 9h30 à 14h30», est-il est écrit sur les portes de l'agence CNEP, pratiquement prises d'assaut par les souscripteurs. Empressement et indignation se lisent sur les visages. «Rien de concret… Ils nous disent que des logements seront bientôt construits à Reghaïa mais que leur nombre est de seulement 2 000. Qui va en bénéficier ? Ils vont trier», lance une femme qui affirme ne plus croire en cette formule, encore moins en les déclarations de ses initiateurs. «Ils disent qu'ils vont établir la liste des bénéficiaires selon des critères bien définis. Je ne les crois pas. Ils vont se les partager entre eux… Pas de place pour le pauvre citoyen», accuse-t-elle à haute voix. Et un sexagénaire de poursuivre : «C'est comme cela qu'ils font chaque fois que des élections approchent. C'est juste pour calmer les esprits.» Un autre, la cinquantaine, visiblement contrarié par ce «va-et-vient» que lui imposent les deux organismes étatiques, interroge : «Ils ont pourtant tous les dossiers. Nous les avons remis à l'AADL et la CNEP les a récupérés. Pourquoi nous font-ils courir ainsi ?» Des citoyens sont d'autant plus en colère que des erreurs ont été signalées dans l'enregistrement de leurs dossiers. «Ils ont mal enregistré ma date de naissance. Au lieu de la rectifier directement sur ordinateur, ils me demandent de refaire le dossier et de le déposer au niveau de l'AADL», raconte l'un d'eux. Un autre relève un autre problème : «Il me manque l'engagement écrit mais ils ne me l'ont jamais signalé jusqu'à aujourd'hui. Je fais pourtant partie des premiers inscrits.» Pour rappel, plusieurs manifestations de citoyens inscrits à la formule location-vente de l'AADL ont eu lieu dans différentes régions du pays. Les souscripteurs n'ont eu de cesse d'appeler les pouvoirs publics pour le règlement de leur problème. Après la réalisation des logements inscrits au programme 2001 et une partie du programme 2002, les promoteurs de la formule location-vente AADL ont abandonné le reste de leurs projets pour des raisons qui n'ont pas été clairement expliquées. Une partie des projets abandonnés a été confiée à la CNEP qui s'est engagée à les réaliser dans les plus brefs délais (165 000). Un engagement qui risque d'être compromis pour de multiples raisons. La situation à Alger est encore plus inquiétante à cause du problème du foncier. Seulement 2 000 à 3 000 logements seraient construits à Reghaïa sur un nombre total de 183 000 souscripteurs. La crise du logement perdure et des familles entières désespèrent de voir le bout du tunnel. K. M.