Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Après une première journée consacrée aux débats sur la situation de l'économie du pays et à son historique depuis l'Indépendance, le Forum des chefs d'entreprises, initiateur de la rencontre sur «l'urgence d'une politique économique hors hydrocarbures», a dressé jeudi dernier une série de propositions. Elles portent globalement sur les moyens de relancer l'économie productive et sont au nombre de 50.Cette plateforme vise, selon ses concepteurs, à asseoir une nouvelle démarche pouvant permettre la poursuite de l'effort d'investissement. C'est ce qu'a tenu d'ailleurs à souligner le président du FCE, Réda Hamiani, à la clôture du symposium mettant encore une fois l'accent sur l'entreprise. De son avis, la stratégie économique à adopter devrait être essentiellement orientée vers l'entreprise. Et ce, «à partir d'objectifs clairs de nature à donner lieu à des niveaux de croissance de 8 à 10%, seuls à même de résorber définitivement le chômage et d'endiguer la précarité dans notre pays», a déclaré M. Hamiani Les recommandations en question sont scindées en quatre parties et la majorité d'entre elles n'ont pas, faut-il le noter, un caractère nouveau. La première a trait à la relance et au soutien de l'investissement, la deuxième concerne le champ informel alors que la troisième résume les mesures préconisées pour la simplification de l'environnement de l'entreprise et l'amélioration du climat des affaires. Au dernier chapitre, le FCE a regroupé les propositions liées à l'organisation économique ou d'ordre institutionnel En termes de relance de l'investissement, le FCE propose des mesures, au nombre de 18, dont certaines vont dans le sens contraire de la politique appliquée actuellement par le gouvernement. Le Forum suggère carrément l'abandon de la règle 49/51% relative à la gestion de l'investissement étranger et l'élaboration d'une stratégie nationale s'étalant sur 7 à 10 ans afin d'assurer la sécurité alimentaire totale ou partielle (au moins 70%) du pays. De même que l'organisation de Réda Hamiani plaide pour le lancement d'une politique de «champions économiques» qui bénéficient d'un soutien total de la part des pouvoirs publics, pour l'ouverture de l'ensemble des secteurs d'activités économiques aux privés, et pour la création d'une banque dédiée exclusivement au financement de l'investissement privé lié à la création des PME. Concernant la lutte contre l'informel, le forum suggère essentiellement «une amnistie fiscale en taxant à hauteur de 10% (seulement) les montants déclarés au fisc puis déposés dans les banques». Il propose aussi de relever le plafond du chiffre d'affaires des entreprises et activités soumises à l'Impôt forfaitaire unique (IFU) à 30 millions DA, et de multiplier les marchés de gros. Une réforme profonde du système du registre du commerce figure également dans le lot des suggestions du Forum pour ce deuxième volet. Au troisième chapitre, c'est-à-dire l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et du climat des affaires, les mesures portent notamment sur la réforme du droit économique et du système fiscal, le relèvement du taux de rémunération des dépôts pour drainer les capacités d'épargne.Pour mettre en œuvre tous ces points, le FCE propose en dernier lieu en matière d'organisation la création d'un super ministère de l'économie ou ce qu'il appelle un ministère de l'Economie nationale regroupant les départements des finances, de l'industrie et du commerce.