Convaincus que les PME-PMI sont le fer de lance de l'économie algérienne, le gouvernement et le patronat ont entamé un "round" de discussions avec un objectif: mettre en place les mécanismes adéquats pour assurer le développement de ce secteur. Un secteur dynamique, estimet-on, car avec ses 400 000 entreprises il contribue à hauteur de 80% de la valeur ajoutée de l'économie nationale, a déclaré M. Réda Hamiani, président du FCE (Forum des chefsd'entreprise).Développer le secteur des PME-PMI permet non seulement de booster la croissance économique du pays, actuellement dopée par la dépense publique, dont les ressources sont générées par l'argent du pétrole, mais aussi diversifier les exportations hors-hydrocarbures. Une croissance qui doit se baser plus sur le concept entrepreneurial et moins sur la dépense publique."La croissance portée par le pétrole c'est bien, mais ce serait encore mieux si on avait une croissance portée par les entreprises", a encore précisé le président du FCE. Par ailleurs, il a relevé la tendance croissante vers la création d'entreprises commerciales au détriment de celles productrices. A ce sujet, il a avancé que pour chaque 100 PME créées en Algérie, 10 seulement sont des entreprises de production.Il a noté que le volume important des dépenses publiques s'est répercuté négativement sur le taux de croissance économique, situé actuellement entre 4% et 5%, alors qu'il devrait se situer à 9% voire 10%.La solution, à son avis, peut venir du secteur privé. "Le flambeau de la croissance pourrait être porté par le privé pour peu que le climat des affaires s'améliore."Au cours de ces discussions, les deux parties se sont mises sur un accord de principe. En septembre prochain, chaque ministère va, sur instruction du Premier ministre, revenir avec des propositions concrètes qui tiennent compte des remarques et des critiques du patronat afin d'améliorer le climat des affaires, l'investissement et la situation économique des entreprises. Sans donner plus d'informations sur ces discussions bilatérales, M. Hamiani a, cependant, noté qu'elles portaient sur plusieurs volets, notamment sur l'assainissement des entreprises privées en difficulté financière. Le président du FCE a souligné que les autorités se sont montrées disponibles pour donner une impulsion aux entreprises en difficulté financière avec leurs banques à travers la restructuration de leurs dettes et la prise en charge par le Trésor des frais financiers (intérêts) des crédits contractés. M. Hamiani a ajouté que le patronat a aussi introduit dans le document final, qui sera discuté avec le gouvernement, une série de propositions relatives à la fiscalité de l'entreprise, au droit du travail et à l'exportation. Abordant le chapitre du programme gouvernemental de mise à niveau des entreprises 2010-2014, l'orateur reste sceptique sur sa mise en œuvre. D'un montant de cinq milliards de dollars, ce programme vise la mise à niveau de 20 000 entreprises algériennes."Il y a des doutes sur la capacité de mettre à niveau tout ce nombre d'entreprises en cinq ans alors que le programme n'a pas encore démarré", a-t-il observé.Interrogé par ailleurs sur un éventuel retour des entreprises publiques au FCE, M. Hamiani a estimé que le forum souhaitait les récupérer mais la décision de réintégrer le forum revient en premier lieu à ces entreprises. Il est à rappeler qu'au mois de mai dernier, une tripartite avait débouché sur des mesures concrètes en faveur de l'amélioration de l'environnement financier des PME-PMI, notamment le rééchelonnement de leur dette fiscale, comme première étape pour une reprise graduelle de la croissance de l'économie nationale.