Des recommandations, comme toujours, ont été dégagées du symposium économique tenu jusqu'à avant-hier par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) à Alger. S'inscrivant dans l'optique d'une économie nationale développée loin des hydrocarbures, ces orientations ont été regroupées en quatre catégories majeures avec une projection de croissance annuelle minimale allant de 8% à 10% sur une dizaine d'années. La plateforme, composée d'une cinquantaine de propositions, a pour objectif de mettre en exergue «la nécessité de s'engager dans la mise en œuvre d'une nouvelle économie moins dépendante des hydrocarbures et porteuse d'un nouveau pacte de croissance » a déclaré Réda Hamiani, président du FCE. A travers ces recommandations, le FCE a fixé un objectif de 10 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures à atteindre sur le moyen terme et de 20 milliards de dollars sur le long terme. Les catégories de recommandations en question portent sur des mesures relatives à la relance et le soutien de l'investissement avec une proposition appelant à l'abandon de la règle des 49/51% relative à la gestion de l'investissement étranger et l'élaboration d'une stratégie nationale s'étalant sur 7 à 10 ans afin d'assurer la sécurité alimentaire totale ou partielle (au moins 70%) du pays. Aussi, le Forum préconise le remplacement du soutien des prix pour les produits de large consommation par l'instauration d'un complément de revenus au bénéfice des couches sociales à faible revenu, relancer avec l'appui des pouvoirs publics la campagne «consommons national». Le FCE propose la réduction progressive du champ informel à travers une amnistie fiscale en taxant à hauteur de 10% (seulement) les montants déclarés au fisc puis déposés dans les banques, de relever le plafond du chiffre d'affaires des entreprises et activités soumises à l'impôt forfaitaire unique (IFU) à 30 millions DA, multiplier les marchés de gros et introduire une réforme profonde du système du registre du commerce et moderniser le système national d'information économique. Dans le volet de l'environnement de l'entreprise, le forum propose la réforme du droit économique et du système fiscal, le relèvement du taux de rémunération des dépôts pour drainer les capacités d'épargne, le changement de la valeur faciale de la monnaie nationale par l'adoption d'un dinar lourd (1 DA = 100 DA), la modernisation du régime du change, la dynamisation de la Bourse d'Alger et la levée de l'interdiction de l'importation d'équipements et matériels d'occasion, notamment pour les secteurs de l'industrie et du BTPH. Par ailleurs, et pour les questions d'organisation économique et d'ordre institutionnel, le Forum appelle à la création d'un ministère de l'Economie nationale regroupant les départements des finances, de l'industrie et du commerce, de revenir au week-end universel, d'instituer la représentation des entreprises dans tous les conseils, offices, commissions ou organes de médiation dans lesquelles l'entreprise a des droits à défendre comme le Conseil de la concurrence ou la Caisse nationale des assurances sociales.