Le leader du Mouvement populaire algérien (MPA), ex-UDR, M. Amara Benyounès, a déclaré, hier à l'émission hebdomadaire de la Radio locale de Tizi Ouzou «Forum», que la seule manière de faire barrage aux islamistes et aux intégristes lors des élections législatives du 10 mai prochain est un vote massif des électeurs et que l'abstention servirait assurément le camp islamiste comme cela s'est passé en Tunisie et au Maroc ces derniers mois. «Si les Algériens votent en masse le 10 mai prochain, les islamistes n'ont aucune chance de gagner les élections», a-t-il déclaré en ajoutant qu'une participation massive aux élections législatives prochaines, qu'il qualifie au passage «d'historiques», a une autre vertu, celle d'empêcher, a-t-il précisé, la fraude qui n'est toujours pas le fait de l'administration mais aussi des partis participants. «Pour empêcher la fraude, il faudra d'abord aller voter massivement et installer une coordination des forces participantes pour surveiller le vote dans les nombreux bureaux de vote à travers le pays», a-t-il fait savoir. M. Amara Benyounès, qui se revendique toujours de la mouvance démocratique et républicaine qu'il considère «fondamentale» pour la sauvegarde de ce caractère de l'Etat algérien, a répliqué que la question de la participation aux élections ne se pose pas, le but de chaque parti est de prendre part et de gagner ces élections, mais qu'il faudra interroger à ce sujet les boycotteurs. «Cette fois-ci personne n'arrêtera les élections, donc il faut voter, car les intégristes qui votent, qu'il vente ou qu'il neige, ont une vengeance à prendre sur le peuple et les institutions algériennes ; il ne faut pas que la défaite militaire du terrorisme se transforme en victoire politique des islamistes (…). Ce sont des élections historiques, nous sortons d'une période de terrorisme abominable, il faut aller voter en masse pour ne pas retomber dans le même scénario», a-t-il insisté en proposant une alliance des démocrates républicains après le 10 mai prochain puisque celle-ci n'a pu se réaliser avant, regrette-t-il. «Moi, c'est mon rôle d'attaquer la mouvance intégriste, d'attirer l'attention des Algériens sur le danger de la victoire des islamistes ; si par exemple à Tizi Ouzou les gens ne votent pas, c'est un peu de notre faute ; nous ne sommes jamais dans un excès de démocratie, tous les partis se valent, ce sont les élections qui vont déterminer le volume et la grandeur de chaque parti sur l'échiquier politique algérien». S'agissant des garanties prises pour un vote honnête, il dira que s'il avait un doute sur l'honnêteté de ces élections, son parti ne participerait pas. A propos de la situation sécuritaire et économique chaotique de la région de Kabylie, M. Amara Benyounès a affirmé que «sans le retour de la sécurité et la paix, rien ne pourra se faire dans cette région et il est de la responsabilité exclusive de l'Etat de garantir ces conditions à la population et à la région». Le premier responsable du MPA a jugé «inacceptable que des terroristes sévissent dans la région de Kabylie notamment à Tizi Ouzou et Boumerdès depuis une vingtaine d'années et qu'on n'arrive pas à les éradiquer dans ce périmètre réduit, comme on les a éradiqués à Médéa et ailleurs en Algérie». Son parti, en cas de victoire aux élections, promet-il, s'engage à éradiquer le phénomène «en un temps record, parce que sans ça il ne peut y avoir d'investissement, de relance économique et de développement dans la région de Kabylie».