Invité au deuxième forum de la radio locale de Tizi Ouzou, le secrétaire général du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amara Benyounès, s'est longuement exprimé sur l'importance des élections législatives du 10 mai prochain pour l'avenir démocratique du pays. «Seule une forte participation des Algériennes et des Algériens au vote pourra faire barrage aux islamistes», dira-t-il. L'invité de la radio de Tizi Ouzou n'a pas manqué de tirer à boulets rouges, une fois de plus, sur les partis politiques de la mouvance Islamiste. «S'ils sont majoritaires après le 10 mai, les intégristes prendront une revanche sur les Algériens et les sur les institutions du pays», prévient le responsable du MPA. Ce dernier se questionne également sur le motif des voyages effectués par trois responsables de partis politiques islamistes dans un pays du Golfe, ssoupçonnant leur financement par des pays étrangers. Sur l'effritement du pôle démocratique, M. Benyounès dira que les militants démocrates seront obligés de s'unir après les élections. A une question sur une éventuelle fraude électorale que les démocrates redoutent, Benyounès fera remarquer que l'Algérie «n'est ni la Suède, ni la Suisse». Il arguera que «la fraude est suspectée, mais que seule une large participation des citoyens au scrutin en limitera les risques». Il fera remarquer que même les militants des partis de l'opposition peuvent frauder. Le SG du MPA n'a pas raté cette occasion pour critiquer vertement la responsable du PT, Louisa Hanoune : « Je me souviens comme aujourd'hui que Louisa Hanoune était la première responsable politique algérienne à faire appel aux étrangers pour enquêter sur les massacres commis par les terroristes au début de la décennie noire. Aujourd'hui, elle ne cesse soi-disant de mettre en garde contre la main étrangère», a rappelé l'orateur. Et de faire remarquer que «Louisa Hanoune tire sur les islamistes, alors qu'elle a signé le contrat de Rome avec les intégristes en 1995». Au sujet de l'insécurité qui prévaut en Kabylie, notamment les enlèvements répétitifs qui terrorisent la population et qui font fuir les investisseurs de la région, Amara Benyounès n'a pas mâché ses mots pour accuser directement les pouvoirs publics. «Ce n'est pas normal qu'un groupe armé active depuis plus de deux ans dans une même région sans être inquiété», dira sans ambages le premier responsable du MPA. Pour ce qui est du nomadisme politique dont se plaignent les partis de l'opposition, il dira que ce n'est guère un problème : «Il est tout à fait normal que les femmes et les hommes changent de parti politique», a-t-il conclu.