Photo : S. Zoheir Par Badiâa Amarni De nombreux projets et des réalisations caractérisent le secteur de la pêche à Alger. Que ce soit au niveau des ports ou de la pêcherie, ce secteur est en train de chercher sa voie. Et cette voie ne peut être trouvée sans une véritable réorganisation pour se frayer un chemin vers la modernisation.Le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, l'a bien fait remarquer à chacune de ses sorties sur le terrain, le secteur doit aujourd'hui s'organiser et la meilleure façon de le faire est de solliciter la participation des professionnels du secteur qui sont plus au fait de la réalité du terrain. Il les a même invités à prendre part aux prochaines élections de la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture pour s'imposer avec leurs idées, et ne pas attendre systématiquement que les décisions viennent de l'administration. «Il faut qu'il y ait une représentativité plus large des professionnels au niveau de cet organe», avait signalé le ministre avant d'ajouter que «l'administration ne pourra parvenir à l'organisation voulue sans les acteurs principaux du secteur».La restructuration et la réorganisation des infrastructures existantes ont été relevées lors de la dernière visite qui a mené le premier responsable du secteur dans la wilaya d'Alger. Khanafou a usé de son franc-parler pour exprimer son mécontentement de voir certains projets surdimensionnés et d'autres n'ayant pas leur place là où ils sont programmés. C'est à l'exemple de la halle à marée prévue au port d'El Djamila (ex-La Madrague) présentée lors de sa visite d'inspection et qui n'était pas à son goût ni d'ailleurs au goût du wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, qui l'accompagnait. L'espace sur lequel cette infrastructure sera érigée a été conçu de façon à aérer ce port, et l'encombrer par une telle réalisation n'est pas tolérable. C'est également le cas au niveau de Raïs Hamidou (ex- Pointe Pescade) où le ministre ne voyait pas l'intérêt de la mise en place d'un abri de pêche.
Coordonner pour une meilleure injection des projets Le même cas de figure a été relevé à Tamentfoust où le ministre n'avait pas hésité à demander à ce que le projet de réalisation d'une poissonnerie de catégorie 2 soit redimensionné. «Je ne vois pas cette poissonnerie ici», avait-il déclaré à l'adresse des responsables qui ont présenté ce projet. Il avait d'ailleurs donné des instructions pour le redimensionnement de certains projets et l'annulation d'autres. Selon lui, les projets des ports de plaisance ne relèvent nullement de son secteur. Pour le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, avant le lancement de tout projet, une réelle coordination doit se faire pour assurer sa réussite et son utilisation à bon escient. Car, parfois, des projets sont mis en place sans pour autant résoudre les problèmes, et sans répondre aux préoccupations ni aux missions pour lesquelles ils ont été réalisés. Aussi, serait-il plus judicieux de lancer des projets qui puissent répondre aussi bien aux besoins des citoyens que des professionnels du secteur. L'organisation du secteur nécessite aussi la mise en place de véritables entreprises de construction et de réparation navales dont les besoins en Algérie sont énormes. Lors de sa visite au niveau de l'un des ateliers de construction navale où il constatera beaucoup d'insuffisances, le ministre avait suggéré de mettre en place des partenariats pour tirer bénéfice de l'expérience étrangère. Khanafou, lors d'une rencontre sur ce thème, avait appelé les pêcheurs à prendre en considération les bulletins météorologiques spéciaux (BMS), dont ils ne tiennent souvent pas compte. Pour mettre à niveau tous les professionnels de la pêche dans le domaine de la sécurité marine, le ministre avait fait savoir que son département ministériel est en phase de mise en place d'une stratégie qui a pour but la création de trois centres régionaux (Centre, Est et Ouest) de sécurité marine dans le pays.