Photo : Riad Par Amirouche Yazid Même si elle a décidé de reprendre ses activités, gelées depuis trois jours, la Cnsel (la Commission nationale de surveillance des élections législatives) du 10 mai prochain, ne compte pas reculer sur ses revendications. Il ne s'agit guère de la première protestation de cette commission. Cette dernière en est à sa troisième action de contestation. Le motif déclaré de la contestation est «l'attitude des pouvoirs publics qui n'ont pas donné suite à ses doléances». La doléance principale de la Commission Seddiki est manifestement liée au bulletin de vote que mettront les électeurs dans l'urne le jour du scrutin. Les membres de la Commission tiennent à ce qui est désigné comme bulletin unique. Cette position vient ainsi d'être réitérée par le rapporteur de la Cnsel, M. Redouane Benatallah, qui déclare que «la Commission était toujours attachée à l'option d'un bulletin de vote unique qui est le choix de la majorité des partis politiques en lice». Argument avancé : ce mode a fait ses preuves dans plusieurs pays. Il convient, donc, en toute logique, selon la Cnsel, de l'appliquer en Algérie. La Cnsel, qui tient au bulletin unique, annonce une proposition à formuler au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. La proposition consiste à «mettre en place une commission technique composée de représentants de la Cnsel et du ministère pour trancher cette affaire». Conscient du fait que «le ministère est libre de définir le mode de scrutin», les membres de la commission composée de représentants de partis politiques, comptent cependant maintenir la pression sur les pouvoirs publics. La Commission ira-t-elle jusqu'à contourner le ministère de l'Intérieur dont les réponses sont jugées négatives ? C'est ce que peuvent suggérer les dernières déclarations du président de la Commission. M. Seddiki a souligné, à ce propos, que les membres de la Commission ont examiné les autres démarches à entreprendre afin d'amener les pouvoirs publics à répondre à leurs propositions visant notamment à «garantir des élections transparentes». En quoi consisteraient les démarches de la commission ? Son président ne donne, pour l'heure, aucune piste. Il reste cependant très probable qu'elle s'en remettrait au premier magistrat du pays, qui ne cesse d'exhorter les Algériens à aller voter le 10 mai prochain. Il faut rappeler que le ministère de l'Intérieur avait déjà émis son avis sur la revendication portant «bulletin unique». Face à cette revendication, le directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Mohamed Talbi, avait proposé un bulletin pour chaque liste. Pour lui, la demande de la Cnsel est «irréaliste». Celle-ci veut un bulletin unique qui englobe tous les partis en compétition. Par ailleurs, la Commission Seddiki réclame «le détachement des membres des commissions communales et de wilaya pour qu'ils se consacrent pleinement à l'accomplissement de leur mission et la mise à leur disposition de moyens logistiques».