La menace d'autodissolution brandie la semaine écoulée par la Commission de surveillance des élections législatives (Cnsel) s'est avérée un pur vaudeville autour duquel différents supports médiatiques ont fait tout un tintamarre. Et pour cause, la commission dirigée par Mohamed Seddiki surprend son monde en décidant, au terme d'une réunion de ses membres tenue dimanche dernier, la reprise de ses activités. Une telle décision validée après un gel d'activités de plusieurs jours, le troisième du genre, était la moins attendue compte tenu de l'attitude affichée par la Cnsel qui augurait la cessation définitive de sa mission. La même décision de «dégel» des activités de cette même structure où sont représentés plus d'une quarantaine (44) de partis politiques en lice pour les prochaines législatives a été annoncée hier par son président Seddiki, cité par l'APS. Il informe toutefois que les pouvoirs publics, notamment le ministère de l'Intérieur, «n'ont toujours pas répondu aux doléances exprimées par la Cnsel». Il ajoute que «les membres de la Commission ont examiné les autres démarches à entreprendre» afin d'amener les pouvoirs publics à répondre à leurs propositions visant notamment à garantir des élections transparentes». Des détails sur ces «autres démarches» que les membres de la Cnsel comptent mettre en œuvre dans un proche avenir seront connus à partir d'aujourd'hui, à l'occasion d'une conférence prévue au siège national de la Commission. Egalement cité par l'APS, le rapporteur de la Cnsel, Redouane Benatallah, a indiqué que «la commission est toujours attachée à l'option d'un bulletin de vote unique qui est le choix de la majorité des partis politiques en lice», ajoutant que «ce mode a fait ses preuves dans plusieurs pays». Il rappellera par ailleurs que la commission avait proposé au ministère de l'Intérieur la mise en place d'une commission technique composée de représentants de la Cnsel et du ministère pour trancher cette affaire, rappelant que le ministère «est libre de définir le mode de scrutin». De son côté, Mohamed Talbi, directeur des libertés et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, a qualifié la proposition de la Cnsel de recourir au bulletin unique, de «proposition irréaliste» compte tenu, a-t-il argué, du nombre des partis en lice pour les législatives du 10 mai. Le même responsable préconise l'utilisation d'un bulletin pour chaque liste de candidature.