Ayant décidé de suspendre leurs activités depuis jeudi passé, les membres de la Commission nationale de surveillance des élections (Cnsel) ont décidé, hier, à l'issue de leur réunion de suspendre le gel de leurs activités et reprendre le travail dès aujourd'hui. “Nous avons décidé de suspendre le gel de nos activités et reprendre le travail dès demain (aujourd'hui, ndlr)”, a informé un membre de la Cnsel que nous avons joint par téléphone. Cette reprise obéit, selon ses dires, à plusieurs conditions. Les membres de la Cnsel ont décidé, à l'unanimité, de “saisir encore une fois le président de la République” sur les problèmes que rencontre la commission mais aussi sur plusieurs questions qui ont provoqué la suspension de leur mission électorale depuis l'installation de la commission. Les points de divergences s'articulent notamment autour de plusieurs points dont l'inscription de plusieurs milliers de militaires sur la liste électorale après les délais, l'utilisation d'un bulletin unique pour tous les candidats et le manque de moyens logistiques. Interpellé plusieurs fois sur ces problèmes, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a, par la voix du directeur des libertés publiques, M. Talbi, estimé que l'utilisation du bulletin unique à ce scrutin était une proposition “ni réaliste ni réalisable”, soutenant que cette même proposition “pourrait mener à l'annulation de toutes les listes en cas de griffonnage”. Ce à quoi M. Seddiki, président de la Cnsel et représentant d'AHD54, a répondu : “Nos propositions visent à consacrer des élections transparentes réaffirmées à maintes occasions par le président de la République.” La Cnsel a appuyé ses propositions par la réussite de l'utilisation d'un bulletin unique lors des scrutins tenus en Egypte et en Tunisie. Pour ses membres, la question est de savoir “pourquoi ce qui a réussi chez nos voisins ne le sera pas chez nous ?” Devant cet état de fait, le bras de fer entre la Cnsel et le ministère de l'Intérieur ne semble pas près de voir son épilogue puisque la décision de la non-utilisation d'un bulletin unique est toujours maintenue par les pouvoirs publics. De leur côté, les membres de la Cnsel, tous représentants de partis politiques, veulent imposer cette “option” pour éviter une éventuelle tentative de fraude. “Nous avons décidé de dénoncer publiquement les déclarations de M. Talbi”, a ajouté notre source. Pour ces membres, le refus du ministère de répondre favorablement à leurs doléances “relève du mépris”. “M. Talbi prend les Algériens pour des analphabètes qui ne savent pas lire des noms sur un bulletin”, avait dénoncé récemment M. Seddiki. En considérant leur initiative comme ultime recours, les membres de la Cnsel sollicitent l'arbitrage de Bouteflika, convaincus qu'“il demeure le seul moyen pour se faire entendre”. M M