Photo : Riad Par Abdelghani Aïchoun Après les malheureux événements qu'a connus le stade du 5-Juillet, le 31 mars dernier, à l'occasion du match des quarts de finale de la Coupe d'Algérie, opposant l'USM Harrach à l'USM Alger, le club harrachi a été condamné à quatre matchs à huis clos, dont un en sursis, plus une amende de 100 000 dinars, alors que son rival, lors de cette rencontre, a écopé d'un match à huis clos et une amende de 50 000 dinars. S'il y a des divergences quant à la nature de la sanction qui a frappé l'USMH – certains estime qu'elle est lourde alors que d'autres jugent que la commission de discipline a été indulgente envers le club – il n'en demeure pas moins qu'il y a un véritable problème pour ce qui est de l'argumentaire justifiant la sanction. Ainsi, dans les justificatifs, la commission s'en réfère, entre autres, aux articles 37, 72 et 73 du code disciplinaire. Et ce sont ces deux derniers articles qui évoquent la nature des sanctions. L'article 72 est relatif à l'envahissement du terrain entraînant des incidents graves (quatre matchs à huis clos au club fautif) alors que l'article 73 traite les cas où il y a des incidents graves. Dans ce cas-là, la sanction va de deux matchs à huis clos, si les incidents ont eu lieu avant ou après le match, jusqu'à quatre matchs à huis clos ou match perdu par pénalité, si la rencontre n'a pas eu lieu. Comme il n'y a pas eu d'envahissement de terrain, il est clair que c'est l'article 73 qui s'appliquera à cette affaire. D'où la question pourquoi l'article 72 a été cité dans ces justificatifs. Donc, pour ce qui est de l'article 73, comme le match a eu lieu, c'est l'alinéa qui traite d'un cas d'incidents graves survenus avant ou après le match qui devrait être appliqué au club harrachi. «Deux matchs à huis clos pour l'équipe fautive, si les incidents ont eu lieu avant ou après la rencontre», lit-on dans l'article. Or, l'USMH a été sanctionnée à «quatre matchs à huis clos dont 1 match avec sursis» pour «incidents graves avant et durant la partie». Pour dire qu'il y a incompatibilité avec les deux articles du code disciplinaire. L'article 72 n'aurait même pas dû être cité. En fait, la commission de discipline s'en est référée principalement à l'article 37 du code qui stipule que «la commission qui prononce une sanction en détermine la portée et/ou la durée». D'où la sanction par quatre matchs à huis clos. Bien évidemment, ici il n'est pas question de dire que la sanction prononcée à l'endroit de l'USMH est sévère ou non. Les faits attribués à certains supporters de ce club sont extrêmement graves, quoiqu'au mois de novembre dernier, lors d'un match de championnat opposant dans ce même stade, le MC Alger à l'USM Alger, un jeune supporter de 17 ans a trouvé la mort après avoir été poignardé. Pour dire qu'il y a eu plus grave par le passé. Si les «incompréhensions» des conclusions de cette réunion de la commission de discipline, relative à ce match USMH-USMA, sont relevées, c'est pour dire qu'il est nécessaire de revoir les textes du code disciplinaire. Si les sanctions actuelles ne sont plus dissuasives, il faut impérativement les alourdir ou les revoir carrément. Il est utile de rappeler, à cet effet, qu'une polémique a éclaté en début de saison à propos du huis clos. Beaucoup de clubs avaient dénoncé le recours systématique de la commission de discipline à cette sanction. Les uns et les autres avaient émis alors le vœu d'ouvrir le débat autour de cette question. On est en fin de saison et rien n'a été fait. Les choses sont restées en l'état et le code disciplinaire paraît dépassé par la nature de la violence qui va en s'aggravant dans les stades. Une véritable réflexion devrait être faite à ce sujet.