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Les travailleurs de la Solidarité observeront une grève nationale les 11 et 12 avril Leurs salaires sont bloqués depuis 5 mois à cause d'une note du ministère des Finances
Un retard dans la mise en place des conseils d'administration des établissements relevant du secteur de la Solidarité nationale prive depuis 5 mois des dizaines de travailleurs de leurs salaires. Les travailleurs et fonctionnaires du secteur qui comptent observer une grève de deux jours, les 10 et 11 avril, dénoncent la tutelle qui, pour sa part, met en cause une nouvelle instruction émanant des services du ministère des Finances exigeant des établissements de la Solidarité nationale et de l'action sociale du pays de mettre en place leurs conseils d'administration respectifs pour le versement des salaires. Selon la sous-directrice du budget au ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, des 48 directions de l'action sociale (DAS) du pays, 32 ont remis leurs PV d'installation conformément à la note du département des Finances, en attendant que les wilayas restantes fassent de même. «Les wilayas qui ont remis leurs PV percevront les rappels de salaires dimanche (aujourd'hui, ndlr)», assure la responsable qui précise que les salaires et rappels des fonctionnaires du secteur se font à découvert et s'échelonnent sur une période de 6 mois, de janvier à juin. Commentant, pour sa part, l'action de protestation observée par des travailleurs du secteur hier, devant le siège de son département, le secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, Smaïl Benhabylès, dira que la question du régime indemnitaire et du statut particulier -deux points inscrits dans la plateforme de revendications des travailleurs affiliés au Snapap-, est définitivement réglée. «Cela fait deux mois que nous sommes en train de travailler sur une plateforme commune (prenant en charge ces deux textes) et je vous annonce officiellement que celle-ci (la plateforme) est fin prête. Nous allons d'ailleurs la soumettre sous peu à l'appréciation de nos partenaires sociaux Ugta et Snapap», souligne le responsable, assurant avoir associé les représentants des travailleurs à l'ensemble des étapes jusqu'à l'aboutissement de ces textes. M. Benhabylès, qui recevait un groupe de journalistes en marge du rassemblement des travailleurs affiliés au Snapap, a accusé ces derniers, où du moins leurs représentants, de défendre «une plateforme très étroite qui ne concerne que leurs propres intérêts». Le représentant de Saïd Barkat, précisons-le, qui était hier en déplacement, a mis l'action des travailleurs sur le dos d'une lutte de «positionnement» de la part des délégués du Snapap qui veulent devancer leurs rivaux de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). «Ils (les délégués du Snapap) veulent récupérer la base des travailleurs et les rallier à leur mouvement sachant que cette organisation a été nouvellement créée et qu'elle n'a jamais existé dans le secteur de la Solidarité. Maintenant que les textes (relatifs au régime indemnitaire et au statut particulier, ndlr) sont prêts, ils veulent tout simplement se montrer et faire accroire que ce sont eux qui ont arraché cet acquis», soupçonne un cadre du département de M. Barkat. «D'ici le mois de juin, tout sera réglé et les travailleurs percevront leurs rappels de salaires ainsi que leurs salaires», assure le SG du département de la Solidarité. De leur côté, les travailleurs contestataires ne lâchent pas prise et exigent de rencontrer le ministre en personne, ce à quoi les collaborateurs de Saïd Barkat ont répondu qu'ils ne pouvaient modifier l'agenda du ministre, précisant néanmoins que celui-ci les a instruits de recevoir les concernés et d'écouter leurs doléances. Les travailleurs et fonctionnaires du secteur de la solidarité réclament le versement de leurs salaires impayés et la révision de leur statut particulier, jugé «attentatoire et scélérat». «Aujourd'hui, un fonctionnaire de la solidarité nationale et de l'action sociale ne peut plus survivre de son maigre salaire, encore faut-il qu'il le perçoive», s'offusque un syndicaliste qui accuse le premier responsable de la solidarité nationale, M. Barkat, d'avoir délaissé ses propres employés alors qu'«on multiplie les actions de solidarité et de bienfaisance, dans lesquelles les travailleurs s'investissent de toutes leurs forces».