Photo : Mohamed Rahmani De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani
C'est un véritable coup de fouet qui a été donné à la campagne électorale à Annaba avec l'arrivée avant-hier de Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, venu draguer La Coquette en y animant un meeting au théâtre régional Azzeddine-Medjoubi, devant plus d'un millier de militants et sympathisants de sa formation. Plein d'assurance et agissant en terrain conquis, l'homme en présentant les candidats de son parti qu'il a encensés, a d'emblée mis en avant le bilan de la dernière mandature. «Parce que c'est l'objet de critiques des partis de l'opposition et c'est tout à fait normal dans une démocratie», lance-t-il à l'adresse du public. Il parlera du développement tous azimuts qui a touché toutes les régions du pays : logement, autoroutes, santé publique, éducation, emploi, dette, équilibre régional et prise en charge des problèmes des citoyens. «Je ne dis pas que c'est l'œuvre exclusive du RND, mais nous avons participé par nos idées pour activer et accélérer les projets et nous avons réussi en cela. Ces réalisations, c'est l'œuvre de l'Etat algérien qui a tout donné et je peux vous dire aujourd'hui que l'Algérie se porte bien, il n' y a pas un seul pays ou organisme financier auquel on doit de l'argent et je peux vous annoncer que l'intégralité de la dette a été payée. Je sais que vous vous posez la question sur l'impact de ce remboursement sur votre quotidien ; eh bien, vous n'avez qu'à voir ce qui se passe du côté de l'Europe qui est étranglée par les dettes, l'exemple de la Grèce est édifiant : baisse des salaires et des retraites, coupes budgétaires, augmentation des impôts, des mesures drastiques qui étouffent le citoyen. Nous sommes à l'abri et l'Algérie a recouvré sa souveraineté économique et financière de sorte qu'elle pose ses conditions en matière d'investissement introduisant le 51 / 49 % pour tout investissement étranger et l'entreprise Djezzy doit s'y plier pour qu'une partie des dividendes reste au pays et serve au développement.» Abordant la question du printemps arabe, Ouyahia dira que c'est plutôt le «déluge arabe». Il n'y aura pas chez nous «Dégage Bouteflika !». «Traduisez à notre amie observatrice de l'UE qui est présente ici et dites-lui que le peuple algérien n'en veut pas, qu'il est encore en train de panser ses blessures et ses plaies encore ouvertes !» Poursuivant, il appellera à l'unité et à la cohésion nationale face à ce qui se passe à nos frontières avec le Mali et la Libye. «Ce sont nos amis, ils nous ont aidés pendant la guerre de Libération nationale, d'ailleurs le nom de guerre du Président de la République est Abdelkader el Mali et puis s'il y a le feu chez nos voisins, il peut passer chez nous, alors il nous faut être vigilants et unis, il y va de l'avenir de l'Algérie.» Revenant à Annaba, l'orateur rapporte cet épisode qui avait mis en danger l'existence même du complexe sidérurgique d'El Hadjar suite au dépôt par la direction d'une déclaration de cessation de paiement au niveau du tribunal. «Nous avions pris des dispositions et nous sommes intervenus pour dire que le complexe ne sera jamais fermé et que l'Algérie est prête à racheter les actions d'ArcelorMittal, suite à cela tout est rentré dans l'ordre», déclare le SG du RND. Poursuivant, il annoncera que 450 entreprises nationales ont bénéficié d'un assainissement financier et qu'elles ont été remises en selle pour qu'elles puissent produire et être compétitives. Il indiquera que «pour Annaba, il y en a 37 qui emploient 13 000 travailleurs et que celles-ci seront renforcées et soutenues pour qu'elles recrutent plus tard entre 3 000 et 4 000 travailleurs. Pour la question du logement, Ouyahia affirme qu'en 5 ans cette wilaya de l'Est a vu la réalisation de 28 000 unités et qu'il y en aura encore 58 000 autres». «Je demande aux citoyens de patienter et d'accorder le temps nécessaire à la réalisation pour que tous ceux qui sont dans le besoin puissent être relogés», dit-il. Parlant du scrutin du 10 mai, l'orateur fustigera les partis qui appellent au boycott en s'interrogeant sur ce qu'ils offrent comme alternative. «Appeler au boycott, c'est ça leur programme et ensuite ?», s'interroge-t-il. Appelant à voter massivement le 10 mai, Ouyahia affirme que sans stabilité et sécurité, il ne peut y avoir de développement.