La totalité de la population civile de la ville d'Heglig et des villages avoisinants a fui cette zone pétrolière, théâtre d'affrontements entre le Soudan et le Soudan du Sud, faisant des milliers de déplacés, ont indiqué hier les Nations unies. «La totalité de la population civile de la ville d'Heglig et des villages avoisinants a fui», a indiqué l'agence humanitaire de l'ONU, citant la commission soudanaise des affaires humanitaires (HAC) et d'autres rapports reçus par l'ONU. L'ONU a cité des chiffres de la HAC selon lesquels 5 000 personnes avaient fui Heglig, principalement vers les localités de Kharasana et Keilak, une centaine de kilomètres plus au nord. Une mission du Croissant-Rouge soudanais qui s'est rendue à Kharasana et Keilak les 14 et 15 avril «a rapporté que la plupart des personnes déplacées étaient éparpillées dans la brousse ou sont sans abri à environ trois ou quatre kilomètres de Kharasana», selon le rapport des Nations unies, qui couvre la période allant jusqu'au 15 avril. «La mission du Croissant-Rouge soudanais a indiqué que les besoins prioritaires des personnes déplacées dans la région de Kharasana étaient l'eau, la nourriture et les équipements sanitaires», a ajouté l'ONU. Heglig est depuis fin mars au cœur d'affrontements Nord-Sud sans précédent depuis que le Soudan du Sud est devenu indépendant du Soudan, en juillet 2011. Située à une soixantaine de km au nord de la capitale de l'Etat sud-soudanais d'Unité Bentiu, mais ancrée, affirme Khartoum, dans l'Etat soudanais du Kordofan-Sud, Heglig fait partie des zones frontalières revendiquées à la fois par le Nord et le Sud. L'armée sud-soudanaise a affirmé dimanche avoir achevé son retrait de Heglig, dénonçant des bombardements soudanais sur la zone samedi matin encore. Le Soudan du Sud avait annoncé dès vendredi l'évacuation de Heglig par ses troupes, indiquant que l'opération, décidée selon lui en réponse aux demandes incessantes de la communauté internationale, prendrait trois jours.