«Pesé et emballé», c'est ce qui pourrait être retenu du succès populaire du Secrétaire général du Mouvement populaire algérien, pour son passage à Constantine, dans la matinée d'hier. Pourquoi de son passage ? Pour la simple raison qu'Amara Benyounes a connu ce qu'aucun autre homme politique n'a vécu dans la ville des ponts, à savoir bénéficier des youyous fusant des balcons des immeubles limitrophes à l'hôtel Cirta, où il avait séjourné la veille, mais aussi des accolades et surtout des encouragements des passants. Parcourir à pied les 200 mètres séparant le Cirta de la salle où se tenait le meeting entrait-il dans une opération de marketing politique ? Quoiqu'il en soit, rarement le centre culturel qui abritait la rencontre n'aura été aussi rempli même si, indubitablement, ce ne sont pas des militants, ramenés de près qui de cinq wilayas, qui ont fait l'appoint et même au-delà.Cela étant, il faut reconnaitre à Amara Benyounes de connaître la société, compte tenu des éléments forts utilisés tout au long d'un discours plutôt désincarné, en ce sens qu'il s'est surtout attaché à fortement et passionnément parler de choses et situations qui ont trait essentiellement au pays, comme le respect du Président de la République, en tant qu'institution d'abord et personnage politique hors du commun ensuite, Les martyrs, les victimes du terrorisme, les patriotes, la jeunesse et les femmes, qu'il met au centre de l'intérêt du MPA.A Benyounes est catégorique sur l'honnêteté des prochaines élections, n'hésitant pas alors à s'interroger sur les raisons des uns et des autres, parmi les autres candidats, d'aller aux urnes et, dans la foulée, faire un procès d'intention de résultats qui ne sont même pas encore connus. «En ce qui nous concerne, nous y participons parce que nous restons persuadés qu'il n'y aura pas de fraude. Abdelaziz Bouteflika a donné des garanties. Le chef de l'Etat est la personne pour laquelle j'ai la plus grande estime».Il s'attaquera à tous ceux qui instrumentalisent la religion, en s'interrogeant : sur cette paradoxale réalité : «Si l'Islam est unique, par quel phénomène y a t-il une telle multiplicité de partis pour en revendiquer le monopole ou la détention de la vérité et l'authenticité ?», dénonçant ensuite une religion importée d'Afghanistan et d'Arabie Saoudite, en précisant : «Nous n'avons des problèmes qu'avec les tenants de la terreur, pas avec la religion, car nous sommes tous et avant tout musulmans». Evoquant Bouteflika, il rappellera qu'«excepté la réconciliation nationale ponctuant le processus entamé par le chef de l'Etat, il n'existe aucune autre possibilité de parvenir au retour de la paix, de la stabilité et surtout de leur pérennité». S'agissant du printemps arabe, que certains agitent aux yeux des Algériens, comme pour dire que les peuples tunisiens et/ou égyptien ont ouvert la voie à une forme de renaissance politique, le SG du MPA affirme qu' il ne voit toujours pas les fruits de ce printemps, «d'autant plus que celui décidé d'autorité en Lybie n'est que la liquidation décidée par des officines françaises (Sarkozy) et américaines (Obama), pour déstabiliser le Maghreb». Il fera de l'administration une description au rasoir, ironisant sur des anachronismes qui font honte en ce troisième millénaire et ravalent le pays à des siècles lointains. Pour l'aspect économique, il reviendra sur les propos qu'il a régulièrement tenus, lors des meetings qui ont marqué la campagne électorale, à savoir qu'il restait profondément opposé à la pratique du «70/30 accordé aux sociétés étrangères importatrices» , comme il demeure convaincu de la nécessité de modifier le texte faisant obligation aux investisseurs étrangers de ne détenir que 49% sur les parts d'un partenariat, allant jusqu'à soutenir qu'il militera pour «une entrée à 100% dans le capital, pour la simple raison qu'un investissement dans ce cadre est l'unique à même d'assurer l'emploi et relancer la croissance».