On se souvient de cette «image» d'un Amara Benyounes au four et au moulin lors d'un congrès du RCD, dont le porte-parole n'était autre que Djamal Fardjallah, qui éprouvait toutes les difficultés du monde à s'exprimer à la tribune du Palais des nations. Tribun redoutable, Benyounes avait, dès lors, sauvé la face en «repêchant» à chaque fois son collègue. C'est l'un des épisodes qui illustrent le passage de Benyounes au RCD; un dossier que l'actuel président de l'UDR considère comme «clos.» C'était aussi ce même enthousiasme, qui est à retenir de Benyounes, qui venait d'être fraîchement élu sur les listes du RCD lors des élections législatives de 1997. Le terrorisme était à son comble, et rares étaient les leaders politiques qui osaient le dénoncer publiquement. Cette cohérence vis-à-vis du terrorisme et de l'islamisme politique, Amara Benyounes l'a conservée. «Où étaient Belkhadem et Louisa Hanoune quand des Algériens se faisaient massacrer?» s'interroge notre hôte, qui rappelle, en la même occasion, que ces deux responsables politiques qui étaient proches du groupe de San Egidio n'avaient même pas pris la peine de dénoncer l'attentat du Boulevard Amirouche, qui avait fait 43 morts et 100 blessés. «Ce sont ces gens-là qui s'étaient alliés à Anouar Haddam, qui avait revendiqué ledit attentat» martèle Benyounes. Cohérent dans ses positions par rapport à la lutte antiterroriste, le président de l'UDR s'est étonné du fait, qu'en 2007, des partis politiques déterrent la thèse du «qui tue qui». «Les auteurs des derniers attentats sont connus» affirme Benyounes. Pour notre interlocuteur «les motivations des attentats du Palais du gouvernement et de Bab Ezzouar sont d'essence religieuse» enchaîne-t-il, avant de rappeler que la Constitution doit être respectée et que tout parti qui fonde son discours sur la religion doit être interdit, rappelant que «certains discours frisent le prêche». Pour ce qui est de la réconciliation nationale, Amara Benyounes qui se réjouit d'avoir soutenu et même fait campagne pour la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, estime, toutefois que «la défaite militaire du terrorisme ne doit pas se transformer en victoire politique de l'intégrisme». Par ailleurs, le président de l'UDR, interrogé sur la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, affirmera que «tout repenti qui rejoint la société est le bienvenu, d'autant plus que ces redditions confirment la victoire de l'Etat sur le terrorisme», avant de rendre hommage aux différents corps de sécurité, et à leur tête l'armée nationale populaire qui a préservé les fondements de la République. «Contrairement à certains pays arabes et musulmans, l'armée algérienne est la seule à ne pas pactiser avec les groupes armés» souligne notre interlocuteur.