Qu'elle soit d'origine masculine ou féminine, la stérilité est un problème douloureux à vivre pour le couple. L'infertilité concernerait 80 millions de personnes dans le monde. En Algérie, on estime qu'environ 15% des couples en souffrent. Ce sont les statistiques révélées par le Professeur Mohamed Bouzekrini, président de la Société algérienne de fertilité et de contraception (Safec), également chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet). Il intervenait, à l'occasion de la tenue du 19e congrès de la Safec. L'infertilité d'un couple peut être due à plusieurs facteurs, a expliqué ce spécialiste, qui cite notamment le mariage tardif et les infections pouvant toucher la vie du couple. Par ailleurs, de nombreuses études ont démontré que l'environnement (pollution, pesticides, exposition à des substances chimiques), l'alimentation (poulet gavé, aliments génétiquement modifiés…), l'hygiène de vie, le stress, le tabac ont une influence avérée sur la hausse des problèmes de fertilité. Certains médicaments peuvent compromettre la fertilité. Il s'agit notamment des anti-inflammatoires, utilisés couramment pour atténuer la douleur, qui peuvent réduire la fécondité des femmes. Il est utile de noter que le diagnostic d'infécondité est posé après deux années de mariage, sans utilisation de méthode contraceptive et n'ayant pas abouti à une grossesse. Dans ce cas, il est indispensable de se tourner vers des spécialistes de la fertilité. Il s'agit donc d'un réel problème de santé dont la prévalence est en nette augmentation. Rencontrer des difficultés pour concevoir un enfant naturellement représente une véritable angoisse pour de nombreux couples qui recourent à l'assistance médicale à la procréation. La procréation médicalement assistée (PMA), notamment la fécondation in vitro (FIV) et la fécondation par micro-injection (Icsi), constitue un espoir pour les couples infertiles. Toutefois, l'Algérie n'est pas suffisamment développée dans ce sens. Actuellement, le secteur public dispose d'un seul centre équipé au niveau du CHU Nafissa-Hamoud. Le professeur Bouzekrini, a déploré à cette occasion le retard dans la réalisation de structures consacrées à la procréation médicalement assistée dans le secteur public, à travers le pays. Cette technique est assurée principalement par le secteur privé, avec huit cliniques implantées au Centre, à l'Est et à l'Ouest du pays. Ces techniques restent extrêmement coûteuses (à partir de 250 000 dinars). Il est bon de noter toutefois que le taux de réussite moyen de ces méthodes est d'environ 20%. Toujours est-il, la PMA offre aux couples inféconds l'espoir de pouvoir mettre au monde l'enfant tant désiré. Annoncé depuis des années, l'ouverture de centres de procréation médicalement assistée tarde à voir le jour. Elle est à chaque fois reléguée aux calendes grecques. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, s'est engagé, en marge de ce 19e congrès de la Safec, à la réalisation prochaine de trois nouveaux centres régionaux dédiés à la procréation médicalement assistée, à l'Est, à l'Ouest et au Sud du pays.