Photo :Riad De notre envoyé spécial Sétif Amirouche Yazid
Même s'il n'a pas longuement évoqué, à l'occasion du 67e anniversaire des massacres du 8 Mai 45, la question des relations algéro-françaises, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé succinctement pour une lecture objective de l'histoire. C'est manifestement ce qui ressort du discours prononcé hier à Sétif. Pour le président de la République, il y a nécessité d'enclencher une «lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels». Il a défendu, à ce sujet, l'idée que «seule une telle lecture est à même d'aider les deux parties (algérienne et française) à transcender les séquelles du passé douloureux». Pour Abdelaziz Bouteflika, qui rappelait à l'occasion les sacrifices des Algériens, «seule une lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels, est à même d'aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où règnent confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique». Le chef de l'Etat a préféré aborder la question sans le traditionnel surplus de spécificités. Bouteflika a déclaré, dans la ville de Sétif qui commémore le triste massacre commis par l'armée coloniale, que «l'Etat algérien s'est attelé depuis 50 ans à construire des relations d'amitié et de coopération fructueuse avec les différents pays du monde, à leur tête l'Etat français, en dépit du lourd tribut versé par le peuple algérien pour sa liberté et sa dignité». Le chef de l'Etat a ainsi défendu des relations fondées sur les intérêts communs. Il a exprimé sa foi en «la nécessité de faire de la mer Méditerranée un espace de paix et de bien commun entre les peuples de la région» et «son aspiration à un ordre international plus équitable, plus solidaire et plus tolérant». Il va sans dire que le chef de l'Etat n'a pas dérogé à l'habitude qui veut qu'il s'exprime sur l'Histoire à chacune de ses visites à Sétif. Abdelaziz Bouteflika a indiqué, par ailleurs, que la ville de Sétif est une des citadelles de l'histoire du pays, sans omettre de nommer les autres localités ayant subi les atrocités de l'armée française un certain 8 Mai 1945. Comme il a rendu «un grand hommage à tous les hommes et les femmes de l'Algérie qui se sont sacrifiés pour leur patrie». A noter que parmi les ministres ayant accompagné le chef de l'Etat lors de sa visite à Sétif figure le ministre des Moudjahidine, M. Cherif Abbès.