Au lendemain de l'annonce des résultats définitifs des élections législatives, le FNA parle de fraude massive. Son président, Moussa Touati, qui s'exprimait hier à Alger, promet qu'il ne va pas se taire. Se considérant «victime» de certaines mesures prises par le ministère de l'Intérieur, le FNA annonce qu'il «va saisir le Conseil constitutionnel pour réclamer l'annulation des résultats des législatives». Moussa Touati annonce, par ailleurs, qu'il réfléchit à associer d'autres partis dans cette optique. «Nous appellerons à une adhésion à cette action», dira-t-il sur un ton de colère. Toujours au sujet de la fraude, le président du FNA estime qu'elle est «technique» et qu'elle est exercée à plusieurs niveaux. Le conférencier, qui a souvent évoqué le vote des corps constitués, est convaincu qu'un nombre très important de gens ont voté plus d'une fois. Touati, qui n'a gagné que 9 siège parlementaires pour la mandature 2012-2017, trouve illogique la victoire du Front de libération nationale (FLN). Le premier responsable du FNA tire ainsi à boulets rouges sur la formation d'Abdelaziz Belkhadem. «Comment un parti qui dirige depuis 50 ans sans le moindre succès puisse bénéficier de la confiance du peuple ?», s'interrogera-t-il. Et de soutenir qu'«il doit y avoir erreur quelque part». Par erreur, il conviendrait de comprendre qu'il s'agit de fraude. Pour ce qui est des résultats obtenus par son parti -il passe de 16 en 2007 à 9 sièges en 2012-, Moussa Touati les expliquent aussi par d'autres facteurs. Il a cité le seuil de 5% des voix exprimées exigé pour disputer des sièges. Le président du FNA a remis en cause également «les agréments délivrés par le ministère de l'Intérieur à de nouveaux partis politiques sans de véritables enquêtes préalables». Moussa Touati déclare que «le régime utilise cette carte de multipartisme élargi pour vendre à l'étranger l'idée du pluralisme et de la transparence». L'ex-candidat aux présidentielles de 2009 soutient par ailleurs que «ces résultats ne sont guère en faveur de la stabilité du pays. Comme ils ne sont pas en phase avec le discours du président de la République». Moussa Touati explique que «l'Algérie est plutôt menacée par l'autoritarisme d'un groupe au pouvoir». Il affirme que, sans la fraude au profit du FLN, «son parti aurait mieux fait que le 2e et le 3e au classement. Peut-être mieux, car le 1er aurait chuté». A. Y.