Le président du Front national algérien (FNA), M. Moussa Touati, a annoncé, jeudi à Tipasa, la probable tenue d'un congrès extraordinaire de son parti, dont la date reste à fixer. Cette déclaration a été faite lors d'une session extraordinaire du conseil national de ce parti, tenue au complexe touristique Tipasa-Matarès. Ordre du jour de cette rencontre : faire le bilan la participation du FNA à l'élection présidentielle du 9 avril, une consultation à l'issue de laquelle la formation politique dirigée par Moussa Touati s'en est sortie avec un score que ce dernier juge «dérisoire». Imputant son échec aux militants du parti pour ne pas avoir été «à la hauteur de l'événement». Pour rappel, le candidat du FNA avait obtenu la 3e place à l'issue de ce scrutin avec un taux de 2,04% et un nombre de 294 411 voix, tel que confirmé par le Conseil constitutionnel. Les résultats préliminaires annoncés le lendemain de l'élection par le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, lui donnaient la même place mais avec un peu plus de voix, 330 570. Moussa Touati était devancé par la candidate du Pari des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, laquelle, en revanche, a obtenu quelques voix supplémentaires, passant de 604 258 à 649 632 voix, toujours selon le Conseil constitutionnel. Le score obtenu à cette consultation est loin de le contenter le leader de la formation politique qui avait créé la surprise lors des dernières législatives de 2007 en se plaçant à une troisième confortable et non moins envieuse place, derrière le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND). S'attendant donc à des résultats plus honorables et en ligne droite de cette performance qui avait consacré le FNA comme troisième force politique, son dirigeant avait crié, au lendemain de l‘annone des résultats, à la fraude et à la supercherie électorales. Au cours d'une conférence de presse, il s'en était vertement pris à l'administration : «Des moyens de transport de l'Etat ont été mobilisés et des gens ont été conduits de force aux urnes à l'intérieur dans le sud du pays.» Il avait ajouté que son parti était dans l'incapacité de mettre en place des contrôleurs dans l'ensemble des bureaux de vote, faute de moyens. De même qu'il avait dénoncé «les pressions exercées sur les contrôleurs» de son parti. Pour autant, le président du FNA n'en a pas moins tenu à féliciter le président élu. Lors de la session extraordinaire du conseil national du FNA de jeudi dernier, Moussa Touati avait justifié cette position en ces termes : «Je l'ai félicité car il y va de l'avenir du pays, de sa stabilité et de son unité !» M. C.