Le Front national algérien (FNA) compte saisir, dès samedi prochain, le chef de l'Etat pour user de son pouvoir afin de demander aux ministres candidats de démissionner de leur poste avant l'ouverture de la campagne électorale pour les législatives du 17 mai. Le président du FNA, qui s'exprimait hier lors d'une conférence de presse, tenue au siège de son parti, à Alger, a invité les ministres candidats FLN à démissionner de leur poste ou à geler leurs activités avant le début de la campagne électorale, prévu pour jeudi prochain. Il compte, d'ailleurs, leur adresser une lettre les appelant à mettre fin à leurs activités de ministre afin de ne pas user de leur pouvoir lors de la campagne électorale. M. Touati n'est pas convaincu par les « garanties » avancées la veille (samedi) par le secrétaire général du FLN. En effet, M. Belkhadem, interrogé sur « l'ambiguïté » que pourrait créer la participation, comme candidats, des ministres aux élections, comme c'est le cas pour 15 têtes de liste du FLN, a rétorqué que « rien dans la loi ne l'interdit ». Il a rassuré que dès le début de la campagne électorale, jeudi prochain, « tous les ministres qui se présentent aux élections seront des candidats comme tous les autres (...) et après les élections, ils auront à choisir entre le parlement et le gouvernement ». Pour M. Touati, « ce qu'a avancé comme garantie M. Belkhadem n'est pas équitable ». « Le titre de ministre est un titre d'influence », estimera M. Touati. Ce dernier a dénoncé par ailleurs « les dépassements » de l'administration qui a, à ses yeux, privilégié dans certaines wilayas les listes du parti du FLN. Il citera au passage les wilayas d'Oran, de Tiaret et de Jijel où les listes de candidats de son parti ont été rejetées. « A Oran, nos candidats ont été interdits de se présenter car l'un d'eux à une amende de 2000 DA qu'il n'a pas payée », soutient-il. Alors que ces mêmes candidats, dénonce-t-il, s'étaient déjà portés candidats au FLN et « personne n'a levé le doigt ». M. Touati a dénoncé la partialité de l'administration au profit des ministres FLN. Ce qui fera douter le président du FNA de la « transparence » et de « l'honnêteté » des prochaines élections. « On a souhaité que les prochaines législatives soient transparentes, finalement on a des doutes », regrettera M. Touati. Pour cette raison, le président du FNA a appelé les populations des wilayas (Jijel et Tiaret) où son parti n'a pas pu présenter de liste de candidature à participer au vote en mettant dans l'urne un bulletin blanc. Il se dit, par ailleurs, presque sûr de rafler plusieurs sièges de la future APN. Moussa Touati a déclaré que son parti « créera la surprise » lors des prochaines élections législatives, appelant les électeurs à participer massivement pour « barrer la route à la fraude électorale ». Son argument est que le FNA qui rivalisera avec 49 listes dans cette compétition électorale est « le parti le plus proche du peuple algérien ». Le FNA compte axer son programme sur « la morale, le nationalisme et l'alternance au pouvoir ainsi que sur des aspects économiques ». Sur un autre registre, M. Touati pense que les récents attentats d'Alger n'étaient pas l'œuvre d'Algériens. A signaler, par ailleurs, que le FNA a tenu hier à démentir l'information selon laquelle le FNA aurait été exclu de la course aux législatives de 2007 dans la wilaya de Sétif. Pour ce parti, il s'agit d'une rumeur destinée à « déstabiliser » le « front ». M. Touati a précisé que « notre liste est toujours dans la course aux législatives » et demande à ses adhérents à travers la wilaya de rester vigilants pour porter le FNA à la victoire le 17 mai 2007