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Benbaïbèche : «Le discours de Sétif a fait pencher la balance pour le FLN» Le président d'El Fadjr El Djadid remet en cause les résultats des législatives du 10 mai
Le président du parti El Fadjr El Djadid (PFJ), Tahar Benbaïbèche, accuse ouvertement le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, d'avoir fait pencher la balance en usant de son poids politique, en faveur du Front de libération nationale (FLN), dont il est le président d'honneur, après son discours de Sétif, le 8 mai dernier . Dans un communiqué sanctionnant la réunion du bureau national du parti, tenue au lendemain même des législatives, le chef de file de cette entité politique récemment agréée, n'y va pas par trente-six chemins. «Nous déplorons que le premier magistrat du pays ait sciemment et délibérément démontré, lors de son discours le 8 mai à Sétif, sa préférence politique en faveur d'une force politique (le FLN, Ndlr) au détriment d'autres. Ce qui constitue, à nos yeux, un prolongement de la campagne électorale au-delà des délais réglementaires (celle-ci s'était achevée le 6 mai, Ndlr)», s'indigne M. Benbaïbèche, dont le parti est crédité de 5 sièges dans la nouvelle Assemblée. «Le discours du chef de l'Etat a fait libérer le génie de la perversion administrative pour sortir du cadre de la loi, et pour exercer toutes sortes de discrimination, en faisant avantager une partie au détriment d'une autre», a ajouté le président d'El Fadjr El Djadid qui met en cause l'administration coupable d'avoir entraîné «les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) dans une bataille qui n'était pas la leur, faisant dévier cette institution respectable de son devoir de neutralité», allusion aux instructions qui auraient été données aux militaires de voter pour les partis de la majorité (RND, FLN), une accusation relayée aussi par d'autres responsables politiques. Commentant les résultats des élections législatives du 10 mai, il estime qu'ils «ne reflètent guère la réalité politique en Algérie, et ne font que perpétuer la crise». Pour Benbaïbèche, les dernières législatives, qui ont consacré le FLN comme force politique incontestable -les chiffres en font foi-, «ont fait perdre au pays sa dernière chance de commencer une véritable expérience démocratique.» En conclusion, Tahar Benbaïbèche, qui n'envisage manifestement aucune suite à son mécontentement, se contente de «déplorer cet état de fait», et fait remarquer que le déroulement de ces élections et les «pratiques qui les ont émaillées ne seront pas dans l'intérêt du citoyen». Il fait porter l'entière la responsabilité à l'administration quant aux conséquences sur le processus démocratique dans le pays. Y. D.