Louisa Hanoune ne digère toujours pas les résultats des élections législatives, qu'elle qualifie de «fabriqués». Lors d'un discours prononcé, hier, devant les membres du bureau politique de son parti, la Secrétaire générale du Parti des travailleurs est allée plus loin dans son analyse de ces élections. Selon elle, l'objectif visé par le «coup de pousse» donné au FLN est celui de permettre à l'ancien parti unique de «disposer d'une majorité confortable des 2/3 qui lui permettra d'orienter comme il veut la prochaine Constitution. Il lui suffira de récupérer ses enfants des candidats indépendants et ses beaux fils des petits partis, auquel il ajoutera le RND pour pouvoir se permettre une confortable majorité», a-t-elle accusé.L'autre objectif visé, précise Louisa Hanoune, est de préparer 2014. Pourtant, dit-elle, «l'enjeu est maintenant. C'est celui de la stabilité du pays». Pis, Louisa Hanoune a expliqué que, en réalité, l'objectif recherché est celui de changer lors des prochaines lois de Finances «la règle des 49/51%». Elle en veut pour preuve «les garanties données au FCE par les partis politiques». Cette situation a amené Mme Hanoune à mettre en garde contre l'usage de l'argent sale. «1/3 des nouveaux députés est issu de l'argent sale. Même le FLN a joué ce jeu et compte parmi ses élus des gens issus du milieu des affaires […]. Nous sommes devenus comme l'Egypte de Moubarak et la Tunisie de Benali. Cela expose l'Etat au danger. Nous sommes arrivés à un niveau de déliquescence jamais atteint», a-t-elle dit. Elle a parlé d'un élu qui «fuit la justice parce qu'il s'avère être un trafiquant de drogue notoire». Elle n'a pas cité de nom, mais elle a indiqué que la personne en question est «connue de tous».Commentant la réaction des observateurs internationaux, Louisa Hanoune estime que ces derniers «n'ont jamais vu cela de leur vie». Ce qui explique, selon elle, le fait que leur réaction soit «positive». Par contre, elle s'est montrée outrée par «les commentaires de certains journalistes qui se croient en Norvège. Ils (des journalistes) sont allés à des analyses qui cachent la réalité. Ils ont fait comme si rien ne s'était passé», a-t-elle dit.Louisa Hanoune estime que le résultat «donné» à son parti est «une façon» pour «certains cercles» de «minimiser le rôle du Parti des travailleurs». Le PT est le seul parti, selon elle, qui a «enregistré des victoires» au cours des années précédentes. Ce qui lui fait dire que «l'épouvantail islamiste ne tient pas». Puisque, ajoute Mme Hanoune, le seul parti qui pouvait sortir vainqueur c'était le PT.La secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui qualifie son parti de «socialiste», a prédi que le changement «va être imposé par le peuple et ne viendra jamais de l'Assemblée populaire nationale». Pourquoi ? Parce que, dit-elle, «les promesses du changement du président de la République n'ont pas été tenues». A. B.