Photo : Zoheïr Par Faouzia Ababsa La secrétaire générale du Parti des travailleurs a animé 47 meetings dans 45 wilayas sur les 48 que compte le pays durant les dix-neuf jours de campagne électorale. Elle en est sortie satisfaite, voire agréablement surprise de l'engouement des citoyens. «C'est un sursaut national», selon elle. Louisa Hanoune aurait même été à la rencontre de l'ensemble de la population mais ni les moyens d'Air Algérie ni ceux du parti ne l'ont permis. «Le peuple algérien a rendez-vous, le 9 avril, avec l'histoire», lancera-t-elle dans son intervention introductive à la conférence de presse qu'elle animée hier au Centre international de presse. L'élection d'aujourd'hui est différente de toutes les autres, en ce sens qu'elle va se dérouler dans la sérénité et dans une situation sécuritaire des plus favorables. Cela n'a pas été le cas précédemment. Louisa Hanoune a affirmé que toutes les autres échéances se sont déroulées dans des circonstances exceptionnelles. Elles ont été marquées par la violence et l'effusion de sang. Ce qui n'est pas le cas présentement. La campagne électorale s'est déroulée dans le calme. La candidate du Parti des travailleurs a d'ailleurs rendu hommage aux services de sécurité qui ont déployé tous les efforts pour faciliter la tâche aux candidats. «Jamais une campagne n'a été aussi forte, aussi belle, aussi dense», a-t-elle encore affirmé. Confortée qu'elle a été par la présence à ses meetings de milliers de citoyens et la synergie qui l'a unie à eux. «Toutes les salles se sont avérées exiguës», dira-t-elle, estimant que ceux vers qui elle est allée étaient convaincus par le programme qu'elle défendait et les idées qu'il véhiculait. «Cela, parce que nous ne sommes pas un parti des rendez-vous électoraux», explique-t-elle. En revanche, la candidate du PT a enregistré des dérapages, comme l'achat des consciences, les pressions exercées sur les militants et les citoyens. Louisa Hanoune donnera des exemples. «Le directeur de la règlementation et de l'administration générale de la wilaya de Saïda a menacé un élu du Parti des travailleurs de l'exclure de l'APW parce qu'il a osé dénoncer les dérapages. Le président d'une APC dans la wilaya de Tébessa a carrément proposé à un militant de la formation politique de Mme Hanoune de frauder avec lui, parce que de toutes les manières cet élu avait décidé de le faire». Ces pratiques n'ont pas d'autre signification pour la première dame du PT que la panique qui a gagné ces responsables. Abordant les attaques dont elle a fait l'objet avec son parti, la conférencière dira que celles-ci ne sont venues ni du RND ni du MSP, tous deux membres de l'Alliance présidentielle. Elles ont été le fait du FLN qui a fait dans le harcèlement. En réponse à une question à ce sujet, l'oratrice dira que cela est dû à la position du parti contre le nomadisme politique qu'il a dénoncé lorsque le FLN a accepté d'accueillir dans ses rangs des élus du PT. Elle a attribué cela également à la crise interne de ce parti qu'il n'arrive pas encore à résoudre. «Un parti fort ne devient pas fort en jouant sur le terrain du nomadisme. Cela participe de la corruption parce que ces gens sont partis à cause de l'argent. Ce sont des pratiques qui sèment la décomposition politique.» Et Mme Hanoune d'ajouter, tranchante : «Là où nos militants ont été agressés, c'était de la part du FLN.» Bien sûr, elle fera la distinction entre l'appareil du parti de Belkhadem et les militants de base, lesquels, dira-t-elle, lui ont dit que le programme qu'elle défendait est le même que celui que défendait le FLN. A propos de la commission présidée par M. Teguia, elle indiquera qu'elle n'a servi absolument à rien dans la mesure où elle a été incapable de résoudre le moindre problème soulevé par les candidats ou leurs représentants. Mme Hanoune mettra en garde contre la fraude. «Ne brisez pas cet élan national», lancera-t-elle à l'adresse de ceux qui ont l'intention de ne pas changer cette pratique. Quant à la couverture médiatique de sa campagne électorale, la candidate du PT affirmera qu'elle a été en deçà de ce que requièrent la déontologie et le professionnalisme. Elle ne mettra pas tout le monde dans le même panier, puisqu'elle rendra un hommage particulier aux confrères de la radio nationale, toutes chaînes confondues, et à certains titres de la presse écrite qui ont fait leur possible pour couvrir les meetings. Toutefois, elle ne s'expliquera µpas le fait que les organes de presse qui se disent indépendants aient fait l'impasse sur sa campagne. «Bizarrement, ce sont ceux qui ont dénoncé la candidature de Bouteflika qui ont le plus fait campagne pour lui.»