A peine 18 ans et elle a pourtant séduit le public de la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, qui était nombreux à faire le déplacement pour la soirée musicale de dimanche dernier. Elle c'est Senda Boutella, une jeune algérienne de mère autrichienne qui s'est produite dans le cadre du 13e Festival culturel européen en Algérie. Les spectateurs ont été surpris, c'est le moins que l'on puisse dire, de découvrir cette jeune artiste au grand talent qui a enflammé la salle avec son formidable concert pop rock.Entourée par les musiciens du groupe The Prayner band, cette artiste en herbe qui vient à peine de faire son entrée au conservatoire de musique en Autriche, grâce à une bourse qui lui a été octroyée par les autorités de ce pays, a tout l'avenir devant elle. En tous cas, ce sont là les commentaires faits par les présents à ce spectacle époustouflant qui les a tantôt subjugué avec les airs mélodieux interprétés, tantôt leur faisant faire des pas de danse avec les rythmes endiablés exécutés par les talentueux musiciens. Senda, avec The Prayner band, a revisité le répertoire de la pop music depuis 1937 avec de fameux titres, à l'exemple du fameux tube I will survive de Gloria Gaynor en passant par des chansons de Mariah Carrey et Whitney Huston, jusqu'aux récentes œuvres de l'artiste Adele.Senda a fait son entrée sur scène vers 19h30, soit une petite demi-heure après l'installation des musiciens qui se sont chargés de faire patienter l'assistance en interprétant quelques morceaux musicaux. Vêtue simplement, jupe noire, haut blanc, et cheveux aux vents, Senda chante pieds nus. Dès son arrivée, avec son cahier de partition, qu'elle pose par terre, elle est accueillie par de chaleureux applaudissements. «Je vais annoncer à chaque fois les titres que je vais interpréter, mais normalement vous les connaissez», dira-t-elle à l'adresse de son public qui la salue. Senda lui rend la politesse et s'incline avant d'entamer la première chanson. Dès l'amorce, la forte et belle voix de la chanteuse en impose. Le public est sous le charme. Elle enchaîne les tubes, des plus anciens aux plus récents. La salle ne tarde pas à s'enflammer. Pour les rythmes doux, les spectateurs allument briquets et portables en fredonnant les mélodies, et pour les rythmes plus musclés, c'est les pieds et les corps qui bougent.Senda se met ensuite au piano pour interpréter deux chansons d'Adele. C'est l'autre surprise. La jeune chanteuse maîtrise admirablement cet instrument. Après une pause de 10 minutes, l'artiste revient vêtue d'une robe traditionnelle autrichienne et, toujours pieds nus, interprète une chanson du groupe Caméléon, avant de demander au public de reprendre ensemble la chanson I will survive qui a bien cartonné.A la fin du concert, la chanteuse aura droit à une ovation. Elle s'incline encore.Pour un premier passage, devant un public qu'elle ne connaissait pas et qui ne la connaissait pas, Senda, qui a obtenu le prix du Talent spécial 2011 en Autriche, ce qui l'a encouragé à suivre une formation en musique à Vienne, s'en est plutôt merveilleusement bien sortie. L'ambassadrice d'Autriche en Algérie, Mme Aloisia Worgetter, qui n'a pas caché son émotion devant un tel talent, expliquera que le lancement de Senda à partir de l'Algérie a pour but de la mettre en confiance, sachant que le public algérien est très chaleureux. «Je suis très reconnaissante aux spectateurs», nous confie l'ambassadrice avant d'ajouter : «Je suis sure que la prochaine fois, elle gagnera plus en confiance.» Et on veut bien la croire. B. A.